Sarkozy, Lagarde, Kosciusko-Morizet |
Etre sa chose, comme l’explique le dictionnaire Larousse,
c’est être incapable d'autonomie et entièrement dépendant d'un autre.
Voilà qui ressemble fortement à ce que Nicolas Sarkozy
s’imagine que le Centre est vis-à-vis de sa personne (et, plus largement, de
LR).
L’histoire d’une primaire éventuelle de la Droite et du
Centre pour choisir le candidat à la présidence du Grand Paris (l’aménagement
de l’agglomération parisienne en métropole mondiale) en est une preuve parmi
d’autres mais très révélatrice de son état d’esprit.
Décidée par lui-même et ses conseillers, sans en avertir ce «Centre»
qui se trouve impliqué à son corps défendant dans l’intitulé même de l’événement
annoncé, cela est bien évidemment choquant mais reflète ce que pense réellement
l’ancien président de la république des centristes et ce qu’il considère qu’ils
sont devenus depuis l’accord des régionales, c’est-à-dire sa chose.
Inventée à la fois pour caser Nathalie Kosciusko-Morizet,
son envahissante et peu fidèle vice-présidente déléguée dont il souhaite se
débarrasser ainsi que pour tuer dans l’œuf une éventuelle candidature centriste
de compromis et de consensus à ce poste (en l’occurrence celle d’André Santini),
cette primaire est arrivée comme un cheveu dans la soupe de l’UDI et du
Mouvement démocrate sans que Nicolas Sarkozy ne s’ embarrasse un instant de
savoir s’ils feraient la grimace.
Car il semble bien qu’aucun sous-accord émanant de celui
signé pour les régionales, ne mentionne une quelconque primaire pour ce poste à
moins que les cris de vierges effarouchées des leaders centristes soient du
pipeau.
Mais admettons que la réponse de Jean-Christophe Lagarde,
rapide et claire, soit la vérité
«Il n’est pas question que nous y participions» a-t-il
indiqué au quotidien l’Opinion qui a sorti l’info.
Et d’ajouter: «nous ne considérons pas l’intercommunalité
qu’est la métropole comme un lieu d’affrontement entre la Droite et la Gauche. Or,
organiser une primaire signifie par définition qu’il existe un affrontement
entre la Droite et la Gauche».
Néanmoins, Lagarde et ses amis doivent aller plus loin.
Car cette déclaration «intempestive» de Nicolas Sarkozy est
bien le signe que celui-ci considère l’UDI comme entité négligeable et
désormais aux ordres de LR.
Ce qui signifie, dans son esprit et malgré les assurances du
président de l’UDI, que les «cadeaux» offerts aux centristes pour les
régionales auront évidemment des contreparties dont cette primaire est
peut-être la première d’une longue liste.
Même si l’on ne pensait pas exactement à celle-ci quand on
soupçonnait les centristes d’avoir vendu leur âme à Sarkozy-Faust, la demande
du président de LR montre bien qu’il pense avoir phagocytés les centristes dont
on ne répètera jamais assez le mépris qu’il éprouve à leur encontre.
J’espère que l’avenir va démontrer que ce que je viens d’écrire
ne sont que des balivernes d’un centriste paranoïaque et non celui d’un
observateur lucide d’un jeu bassement politicien.
Centristement votre.
Le Centriste