Or donc Nicolas Sarkozy et Laurent Wauquiez, deux des
principaux responsables de LR, l’un en est le président, l’autre le secrétaire
général, sont montés au créneau pour critiquer de manière à peine voilée le
gouvernement après les attentats de Paris du 13 novembre.
On comprend bien leur peur: voilà un événement qui pourrait
profiter au président de la république, au gouvernement et à la majorité en
place à moins qu’on ne montre qu’ils sont les principaux responsables de la
centaine de morts tombés sous les balles des assassins.
Le premier, qui vise l’Elysée et le second qui vise tout ce
qui passe à proximité de son ambition personnelle sans limite ne peuvent pas le
tolérer.
Sans oublier que les élections régionales – qui ne seront
pas reportées et c’est tant mieux pour la démocratie – se profilent à
l’horizon.
Au diable donc l’unité nationale des Français – car il
s’agit bien de cela et non de l’unité des forces politiques comme l’a si bien
dit Alain Juppé –, il faut instiller le doute sur la capacité des pouvoirs
publics à lutter contre le terrorisme dans un élan de démagogie populiste que
l’on connait bien chez quelques membres éminents de LR (Eric Ciotti, Christian
Jacob et Thierry Mariani n’ont pas été en reste) et que l’on peut qualifier, au
mieux, de minable.
Il faut qu’ils critiquent… d’autant, disent-ils, que
François Hollande a repris nombre de leurs propositions!
Au lieu de s’en féliciter, leur seule réponse est de parler
de récupération et d’opération électorale.
Mais, même si tel était le cas – pourquoi d’ailleurs ne pas
accuser Hollande d’avoir laissé faire les attentats pour que sa cote de
popularité remonte –, cela irait dans le sens qu’ils souhaitent et il faudrait
le soutenir.
Et le chahut indécent ainsi que les huées imbéciles de certains députés LR à l'Assemblée nationale à l'encontre de Manuel Valls et Christiane Taubira, montrent qu'ils n'ont manifestement pas appris ce qu'était la dignité quand la république est attaquée.
Et le chahut indécent ainsi que les huées imbéciles de certains députés LR à l'Assemblée nationale à l'encontre de Manuel Valls et Christiane Taubira, montrent qu'ils n'ont manifestement pas appris ce qu'était la dignité quand la république est attaquée.
Quand le jeu politicien atteint ce degré de bêtise alors que
le sang de la jeunesse a rougi les trottoirs de la capitale, on est en droit de
se demander où se trouve la responsabilité des hommes et des femmes politiques.
Bien entendu, il n’est pas question de dire qu’Hollande ou
Valls ne jouent pas depuis vendredi soir également une partition souvent un peu
limite et qu’ils ne portent aucune part de responsabilité dans les réactions
outrancières et inacceptables des leaders de la Droite.
Mais quand les dirigeants de LR jouent les offensés parce
que François Hollande, du haut du perchoir du Congrès réuni à Versailles, s’est
montré sceptique sur certaines des propositions de Nicolas Sarkozy en matière
de lutte contre le terrorisme, ils oublient que, dès le samedi matin, ce
dernier a lui-même, lors d’une intervention un peu surréaliste, ouvert les
hostilités en refusant l’unité nationale alors même que les kalachnikovs des
tueurs étaient encore fumantes.
A tous ces hérauts démagos, on peut malheureusement ajouter
quelques centristes en mal de reconnaissance médiatique, ce qui n’est guère à
leur honneur.
Ici, comme ailleurs, la bonne réponse est celle du
Centrisme, malheureusement pas de tous les centristes qui tombent eux aussi si
facilement dans le jeu politicien.
Celle-ci est constituée de ces ingrédients si rares que sont
la responsabilité, le courage, le respect et la clairvoyance dans le consensus
indispensable quand la communauté nationale vient d’être frappée aussi
terriblement.
Car, cette fois-ci, en tirant dans le tas, les assassins ont
démontré que leur haine mortifère s’appliquaient à tous, sans exception et non
pas à des journalistes, des dessinateurs ou des citoyens d’une confession
religieuse particulière.
Voilà pourquoi toute tentative de récupération de tous ces
politiciens est d’une médiocrité et d’une mesquinerie pitoyables.
Décidément la qualité d’homme d’Etat n’est pas donnée à
beaucoup de monde.
Ce qui est plus inquiétant, c’est que celle d’être un simple
politique responsable, non plus…
C’est pourquoi il faut saluer la haute tenue des
déclarations consensuelles et responsables d’Alain Juppé avec ce qu’il fallait
de fermeté, d’équilibre et de clarté.
Sa domination écrasante dans les sondages montre peut-être
que les Français savent malgré tout reconnaître une personnalité qui joue son
pays face à tous ceux qui jouent leurs propres intérêts.
Il n’est évidemment pas le seul mais ils ne sont pas assez
nombreux dans le paysage politique français.
Centristement votre.
Le Centriste