Au moment où les théories les plus radicales reviennent à la
mode et se déversent dans les médias par des intellectuels qui se mettent en
scène pour vendre leur message comme de la lessive avec soi-disant la volonté
de dire la vérité aux Français et de les unir face aux périls extérieurs et intérieurs,
alors même que leurs thèses sont clivantes, clientélistes et exclusives, il
n’est pas inutile de dire ce qu’est le Centrisme aujourd’hui dans notre pays,
en ce début de deuxième millénaire, car, lui seul, tourne le dos au relativisme
d’un bord et au déterminisme de l’autre, lui seul recherche le bien être et
l’épanouissement de tous et non de ceux de son camp avant tout.
Partons d’abord d’une définition simple.
Le Centrisme, partout dans le monde, est un humanisme
respectueux et intégral du juste équilibre dont les valeurs sont, dans
l’égalité, la liberté, la solidarité, la tolérance et le respect.
C’est donc un libéralisme social, réformiste, pragmatiste,
progressiste et personnaliste qui défend la démocratie républicaine
représentative et participative.
En France, trois pensées sont à la source du Centrisme: le
libéralisme, le christianisme (avec la démocratie-chrétienne) et le
radicalisme.
Le syncrétisme centriste de ces courants puissants aboutit à
cet humanisme équilibré qui est à la recherche de la société harmonieuse faite
de respect et de fraternité où le système politique de la démocratie
républicaine met en avant la valeur première qu’est la liberté avec comme règle
de base l’égalité.
Au-delà de ces mots ronflants, le Centrisme fait confiance à
l’être humain libre, égal à un autre à sa naissance et donc dans les chances
qu’il a de réussir grâce à son mérite pour vivre dans une société où il
respecte l’autre notamment ses droits autant que les siens permettant ainsi une
collaboration pacifiée à la base du lien social.
Pour cela, il doit être averti et émancipé (grâce à la
transmission du savoir et à l’information délivrée), ce qui lui permet d’envisager
lui-même ce qui est bon pour lui et la communauté dans lequel il vit ainsi que
d’élire ses représentants en tout connaissance de cause.
Schématiquement, la liberté du Centrisme vient du
libéralisme, sa solidarité du christianisme et son adhésion à la république du
radicalisme.
Ainsi, le centrisme français découle du libéralisme parce
qu’il se bat pour les droits naturels d’un individu autonome et responsable
poursuivant son intérêt.
Il découle du christianisme (démocratie-chrétienne) parce
qu’il se bat par l’amour (agapé) pour le respect d’une personne partageant la
condition humaine universelle et la solidarité dans sa communauté.
Il découle du radicalisme parce qu’il se bat par la raison
pour la dignité d’un citoyen averti et conscient défenseur d’une laïcité
intégrale et intégrante.
Mais le libéralisme, le christianisme et le radicalisme ne
sont pas les seules sources du centrisme français même si elles en sont les
principales.
On peut citer, entre autres, la médiété d’Aristote, le juste
milieu de Confucius, le solidarisme de Léon Bourgeois, l’européanisme de Victor
Hugo à Robert Schuman en passant par Aristide Briand, entre autres.
En ce deuxième millénaire où nous devons construire, face
aux défis énormes qui se présentent, une société apaisée, équilibrée et
harmonieuse où l’initiative individuelle et la collaboration de tous et entre
tous sont indispensables afin de trouver les bonnes solutions et, surtout les
mettre en place de manière consensuelle que ce soit dans notre pays, en Europe
et dans le monde par une mondialisation humaniste, le Centrisme – et notamment
le centrisme français – apporte les éléments nécessaires à cette entreprise.
Armé comme il est et reposant sur des bases aussi solides,
le centrisme français a donc tous les atouts pour convaincre une majorité de
nos compatriotes.
Encore faudrait-il qu’il y ait des voix pour le faire et qu’elles
soient assez fortes pour émerger face au vacarme assourdissant des petites
pensées mesquines sans avenir.