lundi 19 octobre 2015

Actualités du Centre. Suisse – Législatives: les centristes stables face à une poussée de la droite

Les élections législatives suisses qui se sont déroulées le 18 octobre ont été une victoire pour le parti de droite radicale (aux accents souvent d’extrême-droite), l’UDC (Union démocratique du centre) qui a obtenu 29,4% des voix contre 26,6% en 2011.
La formation passe ainsi de 54 sièges dans le précédent Conseil national à 65 sur les deux cents que compte cette assemblée.
Marine Le Pen a salué cette victoire.
De son côté, le Parti socialiste connait une stabilité quasi-parfaite réalisant un score de 18,8% contre 18,7% en 2011.
Il perd néanmoins trois sièges passant de 46 à 43.
Le parti de centre-droit, PLR (Parti libéral radical), s’il ne parvient pas à devenir le deuxième parti suisse comme il en avait l’ambition, progresse toutefois passant de 15,1% des suffrages en 2011 à 16,4%.
Il gagne ainsi trois sièges passant de 30 à 33
En revanche, les autres formations centristes sont en recul, le PDC (Parti démocrate-chrétien) passant de 12,3% des suffrages à 11,6% (27 sièges contre 28 précédemment), le PVL (Parti vert’libéraux) passant de 5,4% à 4,6% (7 sièges contre 12 précédemment) et le PBD (Parti bourgeois démocratique) passant de 5,4% à 4,1% (7 sièges contre 9 précédemment).
Au total, les partis du centre de l’échiquier politique réalisent un score de 37,7% contre 38,2% en 2011 et obtiennent 74 sièges contre 79 dans le précédent Conseil national, soit cinq de moins.
Le Conseil national devra élire le prochain Conseil fédéral composé de sept membres, correspondant au nombre de départements ministériels (la présidence de la confédération étant attribué à l’un d’entre eux pour un an selon un mécanisme de rotation prenant en compte l’ancienneté respective des conseillers).
A noter qu’une «formule magique» est appliquée de manière consensuelle par les différents partis et qui consiste à élire deux membres du PS, deux membres du PLR, un membre du PDC, un membre du PBD et un membre de l’UDC.
Cette formule a été revue au cours des ans afin de prendre en compte la meilleure représentativité possible.
Néanmoins, l’UDC qui est généralement isolée, revendique désormais deux sièges au Conseil fédéral, ce qui était aussi l’enjeu de cette élection.
La victoire de la formation de droite radicale et sa progression tant en termes de voix que de sièges vont donc reposer la question de sa représentativité dans l’organe exécutif du pays.



Actualités du Centre. Etats-Unis – D’anciens élus créent une structure pour faire élire des centristes au Congrès

De moins en moins d’élus centristes se trouvent sur les bancs du Congrès américain, qu’il s’agisse de représentants ou de sénateurs.
La droitisation à outrance du Parti républicain depuis le milieu des années 1990 fait que pratiquement plus aucun élu modéré ne vient de ce parti.
Du côté des démocrates, si une tendance à présenter des candidats plus à gauche qu’auparavant peut être notée, la disparition des centristes vient souvent de leurs défaites dans des circonscriptions plutôt à droite où ils avaient été élus en tant que démocrates conservateurs ainsi que dans le redécoupage partisan de nombreuses circonscriptions par les pouvoirs locaux dominés par les républicains.
L’absence de centristes en nombre suffisant a eu comme conséquence une polarisation de plus en plus grande du Congrès et une impossibilité de trouver un consensus qui est à la base du système politique américain mais aussi de la démocratie tout court.
C’est pour essayer de remédier à cette situation préoccupante dont on voit les dégâts tous les jours dans le fonctionnement de la démocratie américaine que de nombreuses tentatives naissent depuis quelques années pour promouvoir les candidatures modérées dans les deux camps, démocrates et républicains.
Celles-ci, malheureusement, ne donnent guère de résultats significatifs pour l’instant.
Mais cela ne décourage pas les initiatives.
Dernière en date, celle baptisée American Center venue de sénateurs démocrates modérés battus lors des dernières élections, notamment en 2014.
Menée par l’ancienne sénatrice de Louisiane Marie Landrieu – qui avait déjà mis sur pied une structure similaire Hold the Center (Tenez bon le Centre) – et par l’ancien sénateur d’Alaska Mark Begich ainsi que par l’ancien sénateur de Caroline du Nord Kay Hagan et par l’ancienne sénatrice de l’Arkansas Blanche Lincoln, ils estiment, selon les propos de Begich au quotidien USA Today, «qu’il y a un grand besoin dans ce pays de modérés qui rejettent les positions extrêmes des deux bords».
«Parfois, ajoute-t-il, je pense que les messages des modérés se perdent parce que les gens disent ‘bon, ce ne sont qu’une bande de conciliateurs’ mais ce n’est pas le cas. Nous voulons vraiment que cela fasse avancer les choses concrètement.»
Pour Landrieu, «vous devez prendre des décisions qui sont équilibrées. Le mot compromis n’est pas un sale mot, il est un composant essentiel de cette démocratie».
American Center devrait soutenir des candidats démocrates ou républicains qui sont en faveur de la croissance économique et qui ont des vues progressistes en matière sociales, d’éducation et d’immigration.