Récapitulons.
Les centristes sont contre Sarkozy mais alliés avec lui.
Ils renvoient Gauche et Droite à leurs échecs communs mais
sont alliés avec la Droite et ne critiquent que la Gauche.
Ils prétendent être indépendants mais refusent de se
présenter sous leur bannière.
Ils parlent d’unité pour la France mais ne sont même pas
capables d’être unis entre chapelles centristes et même, pour l’UDI, à l’intérieur
même de leur formation.
Les leaders centristes manient décidément le paradoxe sans
états d’âme, croyant sans doute que les Français sont aveugles et sourds.
Ainsi, le Mouvement démocrate s’apprête à faire liste
commune partout avec Les républicains aux prochaines régionales alors même que
François Bayrou n’a pas de mots assez durs envers Nicolas Sarkozy, souhaitant à
voix haute sa défaite à la prochaine élection présidentielle.
Or, il faudra nous expliquer comment le président du MoDem
peut s’en prendre avec une telle violence au président d’un parti avec qui il
fait liste commune, sachant que ce dernier a été démocratiquement élu par une
majorité importante des militants de LR, donc qu’il a, non seulement, la
légitimité pour occuper ce poste, mais également la confiance de ses troupes et
que c’est lui qui définit la ligne politique.
De même, l’UDI fera liste commune partout avec LR pour ces
mêmes régionales alors même que Jean-Christophe Lagarde accuse sans cesse la
Droite et la Gauche d’être responsables, depuis 1981 de tous les échecs de la
France.
Bizarrement, après avoir dit cela, ses seules critiques vont
à la Gauche…
Idem pour un François Bayrou qui fait tout pour être
considéré comme un homme de droite, en critiquant François Hollande de manière
quasiment compulsive.
L’UDI a décidé de mettre le mot «indépendants» dans son
appellation tandis que le Mouvement démocrate se targue d’être le plus
indépendant des partis.
Mais voilà que lorsque des élections comme les régionales se
font à la proportionnelle aucune des deux formations n’a le courage de se présenter
sous sa propre bannière alors même que c’est l’élection, avec la présidentielle
et les européennes, où l’on peut être le plus soi-même.
Les centristes rêvent d’unir le pays dans un climat apaisé
et François Bayrou n’arrête pas de parler d’union nationale, de large
rassemblement politique allant du centre-gauche à la droite modérée et autres réunions
consensuelles mais ils ne sont même pas capables de s’unir entre centristes.
Pire, ils se tirent dans les pattes et ont réussi ce tour de
force de s’allier à LR pour les régionales sans même s’allier ensemble
préalablement.
Sans parler des haines entre chefs de l’UDI qui font penser
à certains à une prochaine implosion avec, dernier épisode en date, le refus
des têtes de listes du parti aux régionales de soumettre leur liste à la
commission interne et ce malgré les statuts qui les y obligent.
On pourrait continuer ainsi mais le lecteur a déjà compris
que c’est d’une pitoyable schizophrénie dont sont atteints la plupart des
leaders centristes.
Exister sans exister, s’affirmer sans s’affirmer, se
déclarer indépendant tout en redoutant l’indépendance, s’allier avec d’autres
pour ne pas avoir à se compter, voilà les partis centristes de 2015 en France.
Ce n’est guère l’image d’un courant politique dynamique et
conquérant.
Et c’est sans doute ce que penseront les électeurs en 2017.