Le premier débat opposant les prétendants à la candidature
démocrate pour la présidentielle de novembre 2016 a eu lieu hier soir à Las
Vegas.
Comme prévu, il a été principalement animé par les deux
personnalités en tête dans les sondages, Hillary Clinton et Bernie Sanders, les
trois autres présents (Webb, O’Malley et Chafee) faisant de la simple
figuration comme, d’ailleurs, dans les sondages.
Sanders, fidèle à lui-même et à son populisme
anti-milliardaire qui lui a permis de remplir les stades, a expliqué qu’il
voulait changer la société américaine en profondeur par une lutte contre la
violence du capitalisme dans une démarche socialiste qu’il revendique même s’il
la nomme «social-démocrate».
Clinton, fidèle quant à elle à sa démarche centriste – même
si elle préfère se présenter comme «progressiste» plutôt que «modérée» – a parlé
de réformer ce même capitalisme en luttant contre ses «excès» et en faveur des
classes moyennes trop laissées pour compte ces dernières années tout en
rappelant sans équivoque que les Etats-Unis étaient le pays des opportunités et
que la réussite passait par la liberté d’entreprendre.
«Quand je pense au capitalisme, je pense à toutes les PME
qui ont été créées car nous avons l'opportunité et la liberté de faire cela
dans notre pays», a-telle notamment affirmée.
Deux visions donc différentes qui se sont confrontées et non
opposées dans des échanges courtois, n’ayant rien à voir avec le cirque des
débats entre républicains où l’invective et les gros mots ont remplacé le fond
quasiment absent lors des deux premières éditions où Donald Trump a mené la
danse.
D’ailleurs, ce dernier a tenté de parasiter le débat
démocrate en envoyant des tweets agressifs et populistes, affirmant qu’il n’y
avait «aucune star» sur le plateau de la chaîne CNN qui organisait l’évènement,
tout au long de sa tenue sans parvenir à faire le buzz.
Ce dernier, c’est à Hillary Clinton qu’on doit le créditer
car elle a su expliquer clairement sa démarche et sortir des polémiques où les
républicains et les médias tentent de l’enfermer depuis des mois, notamment
celle de ses e-mails lorsqu’elle était secrétaire d’Etat, n’ayant rien à voir
avec son programme et sa capacité à gouverner la première puissance mondiale.
La presse américaine a salué sa prestation, certains médias
la trouvant «impressionnante», surtout balayant les critiques sur sa faiblesse
présumée et redonnant ainsi «confiance avec les démocrates», selon le New York
Times qui ne l’avait pas épargnée de ses critiques ces dernières semaines.
Comme l’écrit le Washington Post, «il n’y a pas débat pour
savoir qui a gagné le premier débat démocrate pour la présidentielle. (…) Hillary
Clinton était bien informée, détendue, drôle, totalement pertinente et, plus
important encore, présidentielle».
Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC