Or donc les partis «centristes» ont décidé de faire à nouveau
listes communes avec la Droite pour les régionales après l’avoir fait largement
pour les municipales.
On a bien compris que dans cette alliance entre l’UDI, le
MoDem et LR, les centristes ne sont pas capables d’y aller seuls, même pour des
élections «mineures», d’autant qu’ils veulent à tout prix des élus, nombreux,
et que seule la Droite peut les leurs offrir.
Ce n’est pas le principe même de l’alliance qui est
condamnable évidemment.
Nous avons écrit ici que les partis centristes actuels
n’étaient pas assez forts pour ne pas en conclure avec ceux dont ils se sentent
les plus proches.
Et on a bien compris que ce serait toujours, ou presque,
avec la Droite.
Dont acte.
Non, ce qui est gênant, c’est que les centristes pouvaient
aller seuls à cette bataille des régionales pour se compter et, surtout,
développer leur identité sans que cela n’ait de graves conséquences puisqu’il
ne s’agissait pas des deux élections reines de la V° République, la
présidentielle et les législatives.
Ce qui est gênant également, c’est qu’ils ont même décidé de
faire liste commune avec les plus radicaux des membres de LR comme Laurent
Wauquiez dont Lagarde vient de dire, sans rire, qu’il avait changé depuis que
le président de l’UDI avait dit de lui qu’on ne pouvait pas s’allier avec un
homme proche des idées d’extrême-droite, c’est-à-dire en deux mois!
Ce qui est encore plus gênant, c’est que les deux partis
centristes n’ont même pas entamé des discussions nationales pour s’allier entre
eux avant d’aller conclure un accord, chacun de leur côté avec Les
républicains.
Cette attitude est ridicule, surtout, totalement puérile et
affligeante pour des gens qui prétendent placer plus haut que tout leur
convictions politiques.
Oui, on peut dire que les dirigeants centristes ont trahi le
Centre et le Centrisme une nouvelle fois.
Ils auront beau nous expliquer qu’ils se sont bien
débrouillés pour avoir nombre d’élus, qu’ils seront la force modératrice de
l’alliance, qu’ils n’ont pas vendu leur âme (mais peut-être n’en ont-ils pas…)
et qu’ils n’ont pas hypothéqué l’avenir, enfin leur avenir.
On voudrait bien les croire sauf que tout dit le contraire.
Car, quand on défend une pensée politique originale, on se
doit, quand cela est possible y aller sous sa propre et unique bannière.
Et cela était possible pour les régionales, élections à la
proportionnelle, proportionnelle que les centristes réclament à cor et à cri
pour justement se présenter sans recourir à des alliances.
Cherchez l’erreur.
Bien sûr, cela aurait nécessité du courage politique dont on
leur rappelle qui ne s’affirme pas par des déclarations emphatiques mais par des
actes.
Centristement vôtre.
Le Centriste