Tim Farron |
Après la victoire des
conservateurs de David Cameron aux législatives du 7 mai qui, en obtenant la
majorité à la Chambre des communes, n’ont plus eu besoin d’une coalition avec
le parti centriste des libéraux-démocrates (qui, lui, s’est effondré avec
seulement 8 élus contre 57 sortants) puis la victoire sans appel du gauchiste Jeremy
Corbyn le 12 septembre à la tête du Labour avec près de 60% des suffrages, se
prépare-t-il une réorganisation du centre-gauche avec une partie des
travaillistes proche de la troisième voie mis en œuvre par Tony Blair en son
temps et la frange de gauche des libéraux-démocrates?
C’est ce que pense en tout cas le
nouveau patron de ces derniers, Tim Farron, positionné pour sa part au
centre-gauche et qui a remplacé Nick Clegg, démissionnaire après le grave échec
électoral de son parti et beaucoup plus centriste que lui.
Ainsi, il a déclaré dans le
Guardian que, pour les libéraux-démocrates, l’élection de Corbyn changeait «potentiellement»
tout.
Selon lui, cette victoire d’un
représentant de la gauche de la gauche du Parti travailliste ouvre «un vaste
espace au centre de la politique britannique pour les raisonnables, les modérés,
les progressifs qui sont opposés à ce que font les conservateurs mais qui ne
peuvent pas apporter leur soutien à un parti d’extrême-gauche».
Mais cette réorganisation de l’opposition
et du centre-gauche ne semble pas crédible à certains travaillistes même si
Farron a affirmé que nombre de députés modérés du Labour l’avaient appelé pour
le sonder à ce sujet.
A noter que Tim Farron ne se
considère pas comme un centriste, ayant fait cette déclaration on ne peut plus
claire: «Je crois que le centrisme est sans intérêt. Il est sans inspiration.
Je ne suis pas un centriste».
Il faut rappeler que sur beaucoup
de sujets les Libéraux-démocrates se positionnent plus à gauche que les
travaillistes de la Troisième voie, ce qui d’ailleurs leur causa un problème
majeur lors de leur coalition avec les conservateurs, une grande partie de
leurs électeurs s’étant détournés d’eux rapidement, notamment par l’abandon de
positionnements progressistes.