Il y a pléthore en la maison républicaine pour la
candidature à la candidature à l’élection présidentielle de novembre 2016.
Combien y en aura-t-il finalement? Personne ne le sait exactement
car chaque semaine un ou plusieurs nouveaux candidats font leur coming-out…
Pas moins de seize candidats principaux (et quinze
secondaires qui ne devraient pas aller très loin dans leur entreprise) sont en
lice pour l’instant comme si la Maison blanche était promise à l’un d’entre eux
alors que l’archi-favorite des sondages et des analystes demeure la démocrate
Hillary Clinton.
Et il y en aura peut-être encore plus dans les jours qui
viennent puisque Bob Erlich (ancien gouverneur du Maryland), Jim Gilmore
(ancien gouverneur de Virginie), Peter King (représentant e New York) et Rick
Snyder (gouverneur du Michigan) pourraient se lancer dans la course!
Enumérons rapidement et dans le désordre les seize
prétendants:
Jeb Bush (ancien gouverneur de Floride; Scott Walker
(gouverneur du Wisconsin); Marco Rubio (sénateur de Floride); Ben Carson
(médecin); Mike Huckabee (ancien gouverneur de l’Arkansas); Rand Paul (sénateur
du Kentucky); Ted Cruz (sénateur du Texas); Donald Trump (promoteur); Chris
Christie (gouverneur du New Jersey); John Kasich (gouverneur de l’Ohio); Rick
Perry (ancien gouverneur du Texas); Carly Fiorina (ancienne dirigeante d’entreprise);
Rick Santorum (ancien sénateur de Pennsylvanie); Lindsey Graham (sénateur de
Caroline du Sud); Bobby Jindal (gouverneur de Louisiane); George Pataki (ancien
gouverneur de New York.
Dans cette longue liste, se cache-t-il un ou plusieurs
centristes?
On peut éliminer rapidement le fantasque et incompétent
milliardaire newyorkais Donald Trump dont la dernière sortie contre les Mexicains
révèle une xénophobie lamentable condamnée par pratiquement toute la classe
politique ainsi que Carly Fiorina, ancienne dirigeante de Hewlett-Packard, qui
est une représentante de la droite radicale et dont la seule «compétence» sera
d’être l’anti-Hillary Clinton, sûrement un peu juste pour être élue, elle qui est
la seule candidate dans une marée masculine.
Sans oublier Ben Carson, pédiatre afro-américain à l’extrémisme
de droite ravageur et seul candidat noir qui s’est fait remarquer ces derniers
mois plus pour ses déclarations clivantes que pour ses capacités à rassembler.
A noter que Ben Carson et Donald Trump tirent leur épingle
du jeu dans les sondages…
Bien évidemment, il faut aussi éliminer dans la foulée Ted
Cruz, Rick Perry, Scott Walker et Rick Santorum qui sont les candidats préférés
du Tea-Party et des religieux radicaux, deux groupes qui pèsent chez les
républicains et qui situent ces personnalités entre la droite radicale et l’extrême-droite.
De même pour Bobby Jindal et John Kasich, même si ce dernier
s’est montré plus enclin à accepter une partie de la réforme de l’assurance-santé,
un «crime» pour nombre de membres du Parti républicain, puisque l’anti-«Obamacare»
est un des étendards principaux de la droite depuis son vote par le Congrès en
2010 et pratiquement tous les candidats se sont engagés à l’abroger, ce qui
sera quasiment impossible depuis que la Cour suprême l’a déclarée légale par
deux fois mais qui est une posture indispensable pour être adoubé par les électeurs
républicains.
On doit aussi sortir de la liste Rand Paul, représentant des
libertariens dont la vision économique et sociale est souvent plus radicale que
celle des plus radicaux de droite du Parti républicain même si sa vision
sociétale est nettement plus libéral voire «liberal» (au sens de gauche américaine),
ce qui lui permet, par exemple, d’avoir le soutien de nombreux jeunes électeurs
et de bien figurer dans les sondages.
Restent en piste, pour l’instant, Jeb Bush, Marco Rubio,
Chris Christie, Lindsey Graham et George Pataki.
Même s’ils semblent plus «modérés» face à des extrémismes de
la trempe de ceux que l’on a déjà éliminés, Marco Rubio et Lindsey Graham sont
néanmoins plus proches d’une droite dure que d’un centre-droit même si ce
dernier, spécialiste de politique étrangère, avait une image plutôt
consensuelle, travaillant parfois avec les démocrates mais il s’est radicalisé
récemment.
Nous avons donc trois finalistes.
D’abord celui qui est en tête des sondages des prétendants
républicains, Jeb Bush.
Le fils de George H.W. Bush et le frère de George W Bush,
tous deux anciens présidents, n’a jamais brillé par son centrisme.
Mais la droitisation du Parti républicain – qui lui a fait
dire au cours de ces dernières années qui ni son père, ni son frère n’auraient
une chance d’être le candidat républicain en se présentant aujourd’hui – entamée
lors la présidence de Ronald Reagan puis poursuivie sous de celle de son frère
avant d’être paroxystique depuis l’élection du démocrate Barack Obama, l’a
déplacé comme un homme de droite alors que l‘on aurait pu le classer dans la
catégorie de la droite dure il y a quelques années.
Reste qu’il ne se positionnera pas au centre s’il est élu
mais qu’il risque de le faire afin de remporter le scrutin…
La question est plus complexe pour Chris Christie et George
Pataki.
Ces deux hommes sont en effet des républicains qui
gouvernent ou ont gouverné des Etats de l’Est très majoritairement démocrates
(New Jersey pour Chris Christie qui en est l’actuel gouverneur) et fortement
démocrate (New York avec la ville de New York très majoritairement démocrate pour
George Pataki qui en a été le gouverneur de 1995 à 2007).
Ils ont pu l’emporter grâce l’incurie des démocrates locaux
et nombre d’affaires de corruption (même si celle-ci touche aussi le Parti
républicain dans ces deux Etats).
Mais pour devenir gouverneurs, ils ont également du
apparaître comme des républicains centristes sinon ils n’auraient pu être élus.
Le sont-ils vraiment ou se sont-ils positionnés au centre de
l’échiquier politique pour remporter la mise, telle est la question les
concernant.
Il est trop tôt pour savoir comment ils vont mener leur
campagne et les promesses qu’ils feront.
Mais on peut se référer à leurs mandats respectifs et leurs
prises de position.
Si les deux hommes sont considérés comme des conservateurs,
notamment en matière fiscale, ils ont quelques faits d’arme centristes à leurs
actifs.
Ainsi, si Chris Christie s’est opposé à la légalisation de
la marijuana pour usage récréatif, il a autorisé celui du cannabis pour un
usage médical.
Il est contre le mariage gay mais milite pour des unions
civiles pour les couples homosexuels.
Enfin, il n’est pas un adversaire de l’avortement même s’il
est devenu pro-vie ces dernières années.
De son côté, George Pataki est en faveur de l’avortement et
il s’est battu pour faire adopter une législation pro-gay lorsqu’il était
gouverneur et a même réussi à contourner l’opposition du Congrès de l’Etat de
New York alors dominé par les républicains.
De plus, Pataki est souvent compare à John McCain et Mitt
Romney, les deux derniers candidats républicains à la présidentielle, tous deux
battus par Barack Obama et considérés comme des conservateurs modérés, voire comme
des personnalités de centre-droit.
S’il devait y avoir un candidat proche de l’espace
centriste, ce serait donc George Pataki.
A noter qu’il est, à l’heure actuelle, un des moins bien
partis dans les sondages car considéré comme trop modéré, voire comme un Rino («Republican
in name only» soit un «républicain juste de nom» comme l’extrême-droite du
parti a baptisé les modérés de leur camp).
Ainsi, dans un sondage de Fox news publié fin juin, il
obtient 1% des intentions de vote à la primaire républicaine…
Sauf qu’il faut se rappeler que lors des deux dernières
élections présidentielles, les électeurs républicains ont, in fine, choisi des
modérés pour représenter le parti, tout simplement parce que les extrémistes et
les radicaux n’ont aucune chance d’obtenir la majorité des voix du peuple
américain.
Ce fut également le cas lors de l’élection de George W Bush
en 2000 mais celui-ci de modéré passa à radical, notamment sous l’influence de
son conseiller Karl Rove et, surtout, du vice-président Dick Cheney.
Sans oublier les attentats du 11 septembre…
Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC