Elle n’obtient peut-être pas la meilleure note en matière
d’honnêteté auprès des Américains selon un récent sondage mais elle est celle
qui est considérée comme une femme à poigne ayant des «qualités fortes de
leadership» pour 60% de ses compatriotes, loin devant tous les autres candidats
à la présidentielle, notamment les républicains.
Elle prouve ainsi et sans équivoque, que, oui, on peut être
centriste et avoir une stature de femme d’Etat ainsi qu’une image de leader
fortes.
Néanmoins, avant de démontrer ses capacités en la matière en
tant que première présidente des Etats-Unis, il lui faudra l’être face aux
républicains qui ont commencé leur campagne de haine et de sape sur le modèle
de celle qu’ils utilisèrent contre Obama en 2008 et surtout en 2012 ainsi que
face aux médias dont on comprend de moins en moins le compte qu’ils ont à
régler avec Hillary Clinton.
OK, les journalistes ne l’aiment guère, c’est leur droit en
tant que personnes mais cela ne doit pas transpirer dans leur mission
d’information.
Or ce n’est absolument pas le cas et l’on est sans cesse
étonné devant tant de manquement à la déontologie journalistique lorsqu’il
s’agit de parler d’elle.
On ne parle pas simplement des médias conservateurs voire
ultraconservateurs comme Fox news, de triste réputation, ou encore Politico, le
média qui se veut celui de la politique sérieuse (et qui vient de lancer une
édition européenne) et dont la couverture sur Hillary Clinton s’apparente à de
l’acharnement.
Dans ses colonnes, tous les jours un papier à charge contre
Clinton pas toujours très compréhensibles dans leur logique profonde à part
«casser» de l’Hillary.
Ainsi, les journalistes de Politico peuvent l’attaquer en
disant qu’elle inquiète les milieux de gauche et que ceux-ci ne voteront pas
pour elle parce qu’elle est trop à droite et, le lendemain, affirmer qu’elle
inquiète les milieux d’affaires et que ceux-ci ne lui donneront pas d’argent et
ne voteront pas pour elle parce qu’elle est trop à gauche!
In fine, en lisant Politico, on se demande s’il y aura un
seul électeur pour voter pour Hillary Clinton en novembre 2016…
Même le «sérieux» New York Times semble avoir choisi son
camp en distillant toutes les semaines des informations à charge contre Hillary
Clinton.
Catalogué faussement «démocrate», le quotidien est en fait
séparé en deux. Une rédaction soi-disant «apolitique» et un bureau des
éditorialistes qui, généralement, est plutôt à gauche et démocrate tout en
accueillant nombre de contributeurs de droite et/ou républicains.
Surtout, le quotidien newyorkais s’était fait remarqué lors
des dernières campagnes présidentielles en soutenant au-delà de toute mesure
Barack Obama en 2008 (un peu moins en 2012) en tapant, notamment, sur Hillary
Clinton, souvent de manière peu digne, lors de la primaire démocrate de 2007-2008.
Bien entendu, l’ancienne première dame des Etats-Unis puis
sénatrice de New York et enfin secrétaire d’Etat de 2009 à 2014, n’a pas que
des qualités et possède ses zones d’ombre.
Cependant, on aimerait que les médias agissent envers elle
comme ils le font pour les autres candidats et non toujours ou presque toujours
à charge.
Est-ce le fait qu’elle soit centriste, femme, personnalité à
poigne et qui a réussi dans son parcours jusqu’à présent, un mélange qui semble
déranger le petit monde politico-médiatique américain?
On est en droit de se poser la question alors même que les
milieux bien-pensants d’outre-Atlantique réclament pourtant une politique plus
consensuelle, plus ouverte sur les minorités et moins sexiste, faisant une
meilleure part à la méritocratie (dont elle un pur produit) tout en se plaignant
d’une vision trop laxiste du monde de Barack Obama, ce qui devrait,
théoriquement les amener à développer une certaine sympathie envers Hillary
Clinton, ce qui n’est pas le cas.
L’outrance de l’opposition à sa personne de ces «élites»
sera peut-être, justement, une de ses atouts principaux pour se faire élire à
la Maison blanche.
Car, pilonnée comme elle l’est depuis tellement longtemps et
toujours favorite dans les sondages est déjà un tour de force qu’il faut
saluer.
Reste que l’on connait le pouvoir de l’argent dans les
campagnes américaines, non pas pour proposer des programmes cohérents ou
expliquer son projet pour le pays mais pour attaquer ses opposants, souvent en
ayant passé largement les limites de la décence.
Et l’on sait que certains candidats de grande valeur qui
auraient du être élus ont été balayés par des contrevérités ravageuses.
Espérons que ce ne sera pas le cas pour Hillary Clinton mais
on ne peut l’exclure.
Voilà qui serait dommage pour les Etats-Unis, ainsi que pour
la communauté internationale car une centriste à poigne est sans doute ce qui
manque actuellement pour faire face avec responsabilité et dans le consensus
aux périls multiples qui menacent notre planète.