Dans une interview au quotidien
Le Monde, le président du parti centriste grec To Potami, Stavros Theodorakis,
se montre très critique avec la politique suivie par le gouvernement du premier
ministre d’extrême-gauche, Alexis Tsipras (Syriza).
Il rappelle que son parti a
refusé d’entrer dans un gouvernement d’union nationale du fait de l’absence
dans le programme de Syriza de réformes nécessaires comme celle des
privatisations ainsi que par la présence de trop nombreux éléments d’extrême-gauche.
Extraits.
Quel bilan
faites-vous des premiers mois du gouvernement d’Alexis Tsipras?
Je voudrais être optimiste, mais je ne peux pas. Je ne crois
pas que le gouvernement grec soit prêt à faire des réformes. Ils sont pro-européens
en Europe, mais populistes en Grèce. Syriza appartient à cet ancien système
politique où les partis croient qu’ils peuvent s’en sortir avec des promesses.
Alexis Tsipras s’inscrit dans cette tradition qui est un drame pour notre pays.
Que reprochez-vous au
gouvernement?
(…) Nous lui avons demandé, en vain, de donner la priorité à
un projet de loi pour mettre fin aux rapports triangulaires entre les partis,
les banques et les chaînes de télévision. Cela n’avance pas car les politiques
gardent un moyen de pression sur les médias en les menaçant d’une intervention
des banques pour qu’elles cessent de leur prêter de l’argent. (…) De même, nous
avions demandé à ce que la loi prévoie un plafonnement qui permette aux
personnes et aux entreprises d’échelonner le paiement de leurs arriérés
d’impôts. Ils ne l’ont pas fait.
Vous ne regrettez
donc pas de ne pas participer à ce gouvernement?
Alexis Tsipras nous avait demandé de participer à un
gouvernement qui aurait rassemblé de l’extrême droite à l’extrême gauche. Je
lui ai répondu que le pays avait besoin d’un gouvernement progressiste, plus
large et plus ouvert, qui rassemble au-delà des partis. La plupart des
ministres sont des cadres de Syriza qui ne font rien et qui passent leur temps
à la télévision à expliquer ce que devraient faire les ministres français ou
allemands.
A quelles conditions
y participeriez-vous?
S’il forme un gouvernement plus ouvert, nous sommes prêts à
l’aider et à lui suggérer des noms de personnalités pro-européennes et
réformistes. (…) Mais il faut que ce soit une petite équipe efficace. Pour
nous, les trois grandes réformes sont la justice, l’éducation et les
privatisations. (…)