dimanche 7 juin 2015

Actualités du Centre. Grèce – Le leader du parti centriste demande plus de réformes et de privatisations

Dans une interview au quotidien Le Monde, le président du parti centriste grec To Potami, Stavros Theodorakis, se montre très critique avec la politique suivie par le gouvernement du premier ministre d’extrême-gauche, Alexis Tsipras (Syriza).
Il rappelle que son parti a refusé d’entrer dans un gouvernement d’union nationale du fait de l’absence dans le programme de Syriza de réformes nécessaires comme celle des privatisations ainsi que par la présence de trop nombreux éléments d’extrême-gauche.
Extraits.
Quel bilan faites-vous des premiers mois du gouvernement d’Alexis Tsipras?
Je voudrais être optimiste, mais je ne peux pas. Je ne crois pas que le gouvernement grec soit prêt à faire des réformes. Ils sont pro-européens en Europe, mais populistes en Grèce. Syriza appartient à cet ancien système politique où les partis croient qu’ils peuvent s’en sortir avec des promesses. Alexis Tsipras s’inscrit dans cette tradition qui est un drame pour notre pays.
Que reprochez-vous au gouvernement?
(…) Nous lui avons demandé, en vain, de donner la priorité à un projet de loi pour mettre fin aux rapports triangulaires entre les partis, les banques et les chaînes de télévision. Cela n’avance pas car les politiques gardent un moyen de pression sur les médias en les menaçant d’une intervention des banques pour qu’elles cessent de leur prêter de l’argent. (…) De même, nous avions demandé à ce que la loi prévoie un plafonnement qui permette aux personnes et aux entreprises d’échelonner le paiement de leurs arriérés d’impôts. Ils ne l’ont pas fait.
Vous ne regrettez donc pas de ne pas participer à ce gouvernement?
Alexis Tsipras nous avait demandé de participer à un gouvernement qui aurait rassemblé de l’extrême droite à l’extrême gauche. Je lui ai répondu que le pays avait besoin d’un gouvernement progressiste, plus large et plus ouvert, qui rassemble au-delà des partis. La plupart des ministres sont des cadres de Syriza qui ne font rien et qui passent leur temps à la télévision à expliquer ce que devraient faire les ministres français ou allemands.
A quelles conditions y participeriez-vous?

S’il forme un gouvernement plus ouvert, nous sommes prêts à l’aider et à lui suggérer des noms de personnalités pro-européennes et réformistes. (…) Mais il faut que ce soit une petite équipe efficace. Pour nous, les trois grandes réformes sont la justice, l’éducation et les privatisations. (…)