Lors de récents interviews, les
leaders centristes, Jean-Christophe Lagarde pour l’UDI et François Bayrou pour
le Mouvement démocrate, se sont prononcés à nouveau pour l’établissement d’un
scrutin proportionnel «aménagé» afin que les élections reflètent mieux la
diversité politique du pays et ce même si cela profiterait également au Front
national.
Jean-Christophe Lagarde souhaite
généraliser ce mode de scrutin et ne veut pas que ce ne soit uniquement l’instillation
d’une petite «dose» de proportionnelle.
En outre, le président de l’UDI a
déclaré: «Nous avons toujours été favorables au scrutin proportionnel, y
compris avec une prime majoritaire. (…) A l'Assemblée nationale, nous avons
besoin du même système: des élections à la proportionnelle sur les 13 régions
avec une prime majoritaire, ce qui arrêtera d'écarter de l'assemblée pratiquement
40 à 50% des Français».
François Bayrou, lui, souhaite «un
principe proportionnel».
Car, selon le président du MoDem,
rien ne peut «justifier» le scrutin majoritaire à deux tours qui a comme
conséquence «qu’un grand courant comportant plusieurs millions de Français soit
interdit de représentation. A l’élection présidentielle de 2007, j’ai fait près
de 20%. A celle de 2012, Marine Le Pen a fait à peu près le même score. A la
sortie, pour les deux, deux députés sur près de 600. Est-ce raisonnable? Est-ce
compréhensible? Non. La proportionnelle a deux avantages majeurs: elle permet
des majorités d’idées et elle sert de garde-fou contre les dérives extrémistes».
Jean-Christophe Lagarde estime
même que l’absence de proportionnelle qui empêche le Front national d’être présent
à l’Assemblée nationale est un «cadeau à l’extrême-droite» car cela lui permet
d’«éructer sur des plateaux de télévision des positions démagogiques» sans «se
prononcer par des votes point par point sur les difficultés de la société».
La dernière fois que la
proportionnelle a été utilisée pour les élections législatives remonte à 1986
où François Mitterrand l’avait fait adopter afin d’éviter une trop lourde
défaite face à la Droite, ce qui avait provoqué l’élection de 35 députés du FN.