Ils partirent 56 et n’en
revinrent que 8… Voilà, en condensé le Waterloo des Libéraux-démocrates, les
centristes britanniques à l’issue des législatives qui se sont déroulées le 7
mai.
Et même si leur chef, Nick Clegg,
a sauvé son siège, il a démissionné de son poste de président devant le désaveu
subi.
Car, non seulement, les Lib-Dems
ne sont plus que 8 à la Chambre des communes mais, en plus, comme les
Conservateurs de David Cameron ont remporté la majorité des sièges, ils n’ont
plus besoin de leur allié encombrant pour gouverner.
C’est bien la stratégie des
centristes britanniques qui est sanctionnée par les électeurs.
Parti qui avait le vent en poupe
en 2010, il avait réussi à faire entrer une cinquantaine de députés au
Parlement et avait conclu une alliance avec les Tories en se voyant attribuer de
nombreux postes dont celui, plus honorifique qu’autre chose mais qui consacrait
leur puissance d’alors, de vice-premier ministre.
Néanmoins, élus sur un programme
de centre-gauche, voire parfois de gauche tout court, les Lib-Dems ont trahi
leurs électeurs dès les premiers mois du gouvernement Cameron en tournant le
dos à la plupart de leurs promesses électorales.
En chute libre dans les sondages
et dans toutes les élections intermédiaires, ils se raccrochaient à l’idée qu’ils
ne subiraient pas un tel revers et que, surtout, même nettement moins nombreux,
ils seraient les faiseurs de roi puisque l’on donnait les Conservateurs et les
Travaillistes dos à dos et que leurs voix seraient sans doute nécessaires pour
former une nouvelle coalition gouvernementale.
Ils avaient d’ailleurs faits des
offres de service tant à droite (préférentiellement) qu’à gauche, donnant l’image
d’un parti prêt à tout pour demeurer au pouvoir.
Mais le Parti travailliste a, en
fait, subi une défaite cuisante et les centristes n’auront aucune prise sur le
futur gouvernement et son orientation qu’ils y participent ou non.
S’en remettant au jugement de l’histoire
pour apprécier le rôle que les Iibéraux-démocrates ont tenu au gouvernement
pendant cinq ans, Nick Clegg a envoyé une lettre à ses militants dans laquelle
il écrit:
«J’ai toujours pensé que cette
élection serait exceptionnellement difficile pour les Libéraux-démocrates, étant
donné les lourdes responsabilités que nous avons prises dans le gouvernement
dans des circonstances pleines de challenges. Mais clairement les résultats ont
été incommensurablement plus terribles et durs que je ne pouvais le craindre.
Pour cela, évidemment, j’en prends la totale responsabilité et donc j’annonce
que je vais démissionner de mon poste de leader des libéraux-démocrates».