Bon, il y a ceux qui voient le verre à moitié plein et
d’autres qui le voient à moitié vide.
C’est la vie.
Mais les chiffres eux ne mentent pas – ou presque…
Ainsi, dans les sondages, lorsque l’on demande si les gens
ont une bonne ou une mauvaise opinion des partis politiques, une majorité
répond pour tous les partis qu’ils en ont une mauvaise.
Pour tenter de positiver les résultats, les médias disent
que les partis les plus appréciés sont ceux qui sont moins détestés que les
autres…
Ah, ce verre à moitié plein ou à moitié vide!
Dans cette compétition et selon une dernière étude de
l’institut BVA*, l’UDI est la formation politique la moins détestée avec 54% de
mauvaises opinions (ou la plus appréciée avec 41% de bonnes opinions), devant
le Mouvement démocrate avec 57% de mauvaises opinions (ou 39% de bonnes
opinions), loin devant leurs poursuivants, l’UMP et le Front national, à
égalité parfaite avec 67% de mauvaises opinions et 30% de bonnes opinions
(sachant que le FN a plus de «très bonnes opinions» que l’UMP, 11% contre 7%,
mais aussi beaucoup plus de «très mauvaises opinions», 55% contre 37%).
Les partis centristes tirent un satisfecit de ces résultats
similaires à ceux d’autres enquêtes d’opinions récentes.
Bravo donc pour être moins détesté que les autres, pardon,
plus appréciés que les autres, enfin plus et moins que les autres…
Mais à quoi bon cela leur sert-il et cela sert-il leur
combat centriste?
Dans les sondages d’intention de vote la réponse est claire
et nette: à rien.
Ni l’UDI, ni le Mouvement démocrate ne sont les deux partis
en tête des intentions de vote.
Ils seraient plutôt en queue de peloton, derrière le FN,
l’UMP et le PS, voire à égalité avec le Front de gauche et juste devant les
écologistes.
Comprenne qui pourra et l’on pourrait en conclure que les
Français sont des masochistes, eux qui votent pour des partis qu’ils
n’apprécient guère et ne votent pas pour ceux qu’ils apprécient plus.
Ou, alors, il y a une autre explication: on est d’autant
plus apprécié politiquement que l’on n’est transparent et gentil mais pas parce
que l’on est capable de gouverner.
Cette constatation, on peut la rapprocher de la popularité
forte dans les sondages de François Bayrou depuis presque une décennie et son
incapacité à avoir traduit celle-ci en termes électoraux.
Ainsi, si dans le sondage BVA, 37% des personnes interrogées
souhaitent qu’il ait plus d’influence sur la vie politique, il n’a pas passé la
barre des 10% aux dernières présidentielles et ne les dépasse pas dans les
quelques sondages sur celles de 2017 qui ont déjà été publiés.
Cela signifie, en clair, que les centristes n’ont pas la
confiance des Français pour gouverner le pays et qu’ils leur restent une tâche
très importante à accomplir pour devenir crédibles.
Parlons maintenant du dernier enseignement de ce sondage qui
est terrible pour l’UDI depuis le départ de Jean-Louis Borloo.
Alors que le parti est le moins détesté et le plus apprécié,
l’institut BVA n’a pas éprouvé le besoin d’inclure dans sa liste de
personnalités qui devraient avoir plus d’influence sur la vie politique, le
moindre de ses dirigeants…
Donc, le parti le plus apprécié n’a aucun leader
reconnaissable ou digne d’être dans une liste qui comprend trente-deux noms parmi
lesquels on trouve même ceux de Nadine Morano, François Rebsamen et Florian
Philippot.
La honte!
In fine, la question ultime serait donc: les Français
savent-ils vraiment qui sont l’UDI et le MoDem?
Aux responsables de ces partis de travailler d’arrache-pied
pour que la réponse soit oui le plus vite possible s’ils veulent peser
réellement sur la vie politique.
Centristement votre
Le Centriste
*Sondage BVA pour itélé et
Orange, réalisé les 10 et 11 février 2015 auprès d’un échantillon représentatif
de 1084 personnes interrogées par internet / système des quotas / marge d’erreur
de 3 points