Le duo Sarkozy-Lagarde est-il en train de devenir comme ces
fameux couples hollywoodiens, un réservoir d’amour et de haine sans fin pour
lequel on se passionne, non pas pour le contenu de leurs relations mais parce
que les hauts et les bas de celles-ci contentent nos travers de voyeurs
invétérés et satisfont notre propension à nous moquer des querelles des autres?...
Parfois comiques, souvent pathétiques, leurs échanges entre
«partenaires» politiques rappellent, toutes proportions gardées, les glorieuses
années du Programme commun de la Gauche où les insultes de George Marchais
envers François Mitterrand n’avaient d’égal que le mépris du premier secrétaire
du Parti socialiste pour la personne du secrétaire général du Pari communiste.
Mais, direz-vous, quoi de plus normal que des animaux
politiques aux dents si longues s’écharpent quand ils décident de partager le
même marigot qui plus est quand celui est rempli de l’eau putride au goût
d’extrême-droite qui a tendance à les exciter et les rendre un peu mabouls.
Peut-être.
Reste que chacun joue sa partition et que manifestement il
ne s’agit pas de la même chanson.
Ou alors il s’agit d’un nouveau genre musical où la
cacophonie a remplacé la mélodie, épreuve parfois douloureuses pour nos
malheureuses oreilles.
Rappelons que le couple des deux présidents LR et UDI s’est
uni en grande partie pour se présenter aux élections unis face à la Gauche mais
surtout face à la menace de l’extrême-droite, notamment à sa capacité de
pouvoir devancer les candidats de Droite à toutes les élections, donc
peut-être, à la présidentielle, et donc de les éliminer.
Dernier épisode en date, les régionales avec les résultats
très décevants du premier tour pour l’alliance Droite et Centre scellée avec
faste il y a seulement quelques mois sous le haut patronage de ce fameux slogan
sarkozyste du «gagnant-gagnant».
Ainsi, dimanche 6 décembre au soir, au moment où
Jean-Christophe Lagarde parlait de retrait de listes arrivées en troisième
position pour faire barrage au Front national, Nicolas Sarkozy rappelait son
antienne du «ni, ni» qu’il reprend désormais comme une sorte de litanie, tout
en affichant un grand mépris pour la position du centriste.
Mais ce n’est pas tout.
Voilà maintenant que Lagarde s’emporte en déclarant que si
les amis de Sarkozy estiment que le mauvais résultat des régionales est dû aux
centristes (ce qui n’est pas tout à fait faux), alors, la prochaine fois, l’UDI
ira seule au combat en rappelant que sans sa formation, la Droite aurait été,
non seulement, derrière le FN mais aussi derrière le PS (ce qui n’est pas tout
à fait faux non plus).
Une façon aussi de rappeler au candidat à la candidature
Sarkozy que ce pourrait bien être la situation au soir du premier tour de la
présidentielle en 2017, s’ils continuent, lui et ses amis, à traiter les centristes
de quantité négligeable…
Car certains, à droite, après avoir contesté le bien-fondé
de l’accord LR-UDI (+ MoDem), en estimant que la part faite aux centristes sur
les listes était beaucoup trop belle, affirment désormais que le score très
décevant du 6 décembre est uniquement de la faute des centristes.
Mais, rétorque Lagarde, si le FN est si haut, c’est bien
parce que la Droite a été incapable d’endiguer sa progression depuis huit ans,
c’est-à-dire depuis 2007 et… l’élection de M. Sarkozy à l’Elysée...
Pour LR, c’est plutôt l’insignifiance centriste qui est en
cause, ne représentant rien en terme électoral et étant un épouvantail pour les
électeurs de droite.
Ambiance.
Prochain épisode de la sitcom Sarkozy-Lagarde, le 13
décembre au soir du deuxième tour des régionales si les résultats sont mauvais
puis le 20 mars si le congrès de l’UDI choisit une candidature indépendante du
parti à la présidentielle.
Des soirées agitées en perspective qui feront monter
l’audimat.
Au moins, un peu.
Centristement votre.
Le Centriste
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