Après les élections législatives
du 6 décembre, deux choses sont sûres au Venezuela.
D’abord, le pouvoir chaviste a
subi une cuisante défaite que même ses tripatouillages et ses mesures
antidémocratiques n’ont pu empêché vu l’état de délabrement du pays englué dans
une crise économique profonde et une violence quotidienne qui, par exemple, n’a
même pas permis à l’opposition de manifester sa joie après sa victoire dans les
rues de Caracas, tellement les rues de la capitale sont dangereuses à la nuit
tombée…
Ensuite, c’est une coalition
hétéroclite de très nombreux partis, allant de la droite radicale à l’extrême-gauche
qui a gagné, la MUD (Mesa de la unidad democratica ou Table de
l’unité démocratique), créée formellement en 2009 mais existant depuis 2006 et
dont le but principal était de chasser Hugo Chavez du pouvoir démocratiquement,
puis à la mort du leader autocratique, son successeur, Nicolas Maduro.
La MUD a réussi à remporter 110 sièges au
parlement monocaméral contre 55 aux chavistes du PSUV.
Mais de nombreuses interrogations demeurent.
La première est de savoir si les chavistes vont
accepter leur défaite, eux qui croyaient dur comme fer qu’ils allaient
remporter les élections malgré les mauvais sondages, surtout, qui ne voulaient
pas rendre leur pouvoir de quelque manière que ce soit.
Il semble que l’armée est mis tout son poids pour
qu’ils acceptent le verdict des urnes, en tout cas, pour l’instant et alors qu’une
propagande intense des médias gouvernementaux continue à déverser haine et
insultes sur la MUD.
La deuxième est de savoir qui va prendre la tête
de ce rassemblement anti-chavez.
De nombreuses personnalités peuvent y prétendre dont deux
centristes, Henrique Capriles Radonski, l’actuel gouverneur de la province de
Miranda, et Julio Borges, tous deux leaders de Primero justicia.
Henrique Capriles Radonski est
bien placé pour devenir le chef de la nouvelle majorité, lui qui fut président
de la chambre des députés mais, surtout, deux fois candidats à l’élection
présidentielle, face à Hugo Chavez, puis de Nicolas Maduro et qui réalisé de
très bons scores, notamment face à dernier qu’il aurait sans doute battu lors
du scrutin de 2013 sans les fraudes massives perpétrées par le pouvoir
chaviste.
La troisième est de savoir quelle
politique sera menée.
Les analystes politiques sont
bien incapables de répondre clairement d’autant que la constitution du pays
accorde un large pouvoir au président mais qu’avec la majorité que pourrait posséder la
MUD (il lui manque deux sièges encore à attribuer pour avoir la «super-majorité»), celle-ci serait alors en mesure de bloquer la plupart des décisions que pourraient prendre
Maduro.
Sans doute que sa première
priorité sera de rétablir une vraie démocratie et d’empêcher toute velléité de
coup d’Etat de la part du PSUV.
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