Cambadélis et Valls |
Par la voie de son premier secrétaire, Jean-Christophe
Cambadélis, le Parti socialiste propose une vaste «alliance populaire» allant
des centristes aux communistes!
Dans une interview à la presse européenne, il déclare ainsi
que cette alliance «est le regroupement autour du PS de tous ceux qui se
reconnaissent dans la défense de la république mais aussi dans l’Europe, dans une
vision ouverte de la France.»
A la question sur la volonté de
Manuel Valls d’organiser un rassemblement des républicains des deux bords, ceux
de la droite modérée, ceux de la gauche modérée, il ne répond pas directement
en estimant que cette volonté du premier ministre «est le produit de la crise à
droite. Il y a cette crise à droite mais il faut que le centre se détache de la
droite. Pour le moment, il ne l’a pas fait. Il ne peut le faire que s’il y a
une dynamique à gauche: moderne, européenne, écologique et sociale pour la
République, si ce processus là se construit, s’il est visible, s’il rassemble
des gens qui dépassent le Parti socialiste, tel qu’il a été jusqu’à présent. Et
en fonction de la ligne droitière de la droite, des secteurs du centre
viendront».
Et il précise que ce ralliement
centriste se fera «à partir d’une gauche renouvelée. Mais je ne crois pas à une
gauche réduite à l’état de trace dans un conglomérat à hégémonie centriste. Ma
stratégie c’est celle des poupées russes. On commence par le PS, on fait une
alliance avec des citoyens et les partenaires les plus proches, on discute avec
les écologistes voire les communistes, on s’ouvre aux centristes, aux
républicains qui voudront venir. Nous voulons être le centre de gravité!
Construire un bloc républicain contre un bloc réactionnaire. C’est l’enjeu.
Sinon la gauche sera à l’image de notre situation en Provence – Alpes –
Côte-d’Azur, des supplétifs d’une droite plus ou moins centrée dans le combat
contre le Front national».
Si l’on comprend bien les propos
du premier secrétaire du PS, il souhaite une union entre les centristes et les
communistes alors que la signature du programme commun de gouvernement entre le
PS et le PC en 1972 avait décidé le Centre de rejoindre définitivement la
Droite sauf pour une petite partie du Parti radical qui était devenue le PRG
(Parti radical de gauche).
En réalité cette proposition
d’«alliance populaire» vise surtout à contrecarrer les plans de Manuel Valls
qui tente depuis plusieurs années et surtout depuis qu’il est premier ministre
de recentrer les socialistes dans une alliance entre les sociaux-libéraux et
les libéraux-sociaux.
Ainsi, il existe trois voies pour
une ouverture du PS, celle de Manuel Valls qui privilégie l’ouverture au
centre, celle de Jean-Christophe Cambadélis qui veut un vaste rassemblement
informe de tendances qui sont d’accord sur pratiquement rien et celle des
frondeurs qui souhaitent un rapprochement avec le Front de gauche et la gauche
de la Gauche exclusivement.
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