Dans moins d’un an, le 8 novembre 2016, les Américains
éliront leur président de la république qui, si on se fie aux sondages, devrait
être une présidente, la première des Etats-Unis, en l’occurrence Hillary
Clinton qui est redevenue la favorite du scrutin ces dernières semaines.
Mais si l’arrivée à la Maison blanche de la centriste
marquerait l’histoire du pays tout comme l’avait fait l’élection du premier «noir»
(en réalité métis mais se définissant lui-même comme Afro-américain), Barack
Obama, en 2008, il s’agira aussi d’éviter un autre événement historique,
celui-là catastrophique, la victoire d’un populiste démagogique extrémiste.
En regardant aujourd’hui les sondages, on s’aperçoit que si
Hillary Clinton devrait remporter assez facilement la primaire démocrate face
au populiste démagogique de gauche, Bernie Sanders, obnubilé par les méchants «billionaires»
(milliardaires) qui agrémente quasiment toutes ses phrases, du côté des républicains,
les favoris actuels ont de quoi faire froid dans le dos.
Ainsi, les deux hommes en tête des enquêtes d’opinion,
Donald Trump et Ben Carson, sont de dangereux populistes démagogues dont le
premier fait un peu comme Marine Le Pen en France, proposant une vision globale
de droite extrême agrémenté d’une xénophobie assumée avec des propositions
économiques et sociales qui ont pour but de séduire un électorat populaire et
dont le second est un extrémiste évangélique redoutable doublé d’un ignorant,
qui plus est un menteur comme viennent de le révéler plusieurs enquêtes des
médias, tant de droite que de gauche, ayant inventé une grande partie de sa vie
dans son autobiographie.
Beaucoup d’analystes sont encore persuadés que les deux
hommes n’ont que très peu de chances de devenir le candidat des républicains
pour la présidentielle et qu’ils seront battus lors des primaires par des
candidats «sérieux».
Or c’est là que le bas blesse car ceux que l’on qualifie
désormais ainsi sont des politiciens que l’on considérait il y a encore peu
comme des populistes extrémistes qui ont été élus grâce aux voix des membres et
sympathisants du Tea Party, cette organisation d’extrême-droite qui a comparé
Barack Obama à Staline, Hitler et… le Joker de Batman!
Ils ont pour nom Marco Rubio (dont on vient de découvrir qu’il
utilisait la carte de crédit du Parti républicain de Floride pour ses courses)
et Ted Cruz, le Texan.
Car ce qui caractérise actuellement la primaire
républicaine, c’est l’effondrement des «modérés» (dont certains ne le sont que
parce que les autres sont de furieux extrémistes) comme Jeb Bush, John Kasich,
Chris Christie (qui ne sera même plus qualifié pour le prochain débat des «grands»
candidats mais devra se contenter du «petit» qui se tient juste avant), Lindsay
Graham et George Pataki qui, tous deux, ne sont qualifiés pour aucun des deux
débats!
(Rappelons que vu le nombre conséquent de candidats à la
primaire républicaine, on organise deux débats selon une moyenne dans les
sondages et que l’on exclut de ceux-ci les prétendants qui sont sous la barre
des 1% des intentions de vote).
Dès lors, en ce novembre 2015, le seul véritable rempart aux
démagogues, aux populistes et aux extrémistes, se nomme Hillary Clinton.
Bien évidemment, à un an des élections tout peut encore
arriver, que ce soit l’effondrement de la centriste du Parti démocrate mais
aussi celui des extrémistes de chaque camp, la montée en puissance d’un
conservateur modéré, voire même l’entrée en scène d’un «independent», tout
événement qui pourrait rabattre les cartes.
Mais le climat politique américain ressemble beaucoup à
celui qui règne en Europe, avec la montée du populisme, de la démagogie et des
extrêmes qui menacent les fondements même de la démocratie républicaine à
terme.
Il n’est donc pas exclut que la finale du 8 novembre 2016
oppose un candidat modéré face à un candidat extrémiste tout comme cela
pourrait être le cas en France lors du deuxième tour de la présidentielle le 7
mai 2017.
Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC
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