La farce bouffonne en plusieurs actes de l’alliance entre les
centristes et Laurent Wauquiez pour les régionales en Rhône-Alpes-Auvergne,
dont je me suis déjà fait l’écho, a connu un nouvel épisode avec la re-droitisation
de la campagne de ce dernier qui s’est non seulement rendu à la convocation de
la Manif pour tous il y a deux jours afin «d’auditionner» mais qui a tenu des
propos que n’auraient pas renié n’importe quel candidat FN.
Et ceci après avoir juré auprès de ses «amis» de l’UDI et du
MoDem qu’il avait changé (en fait il semble changer toutes les semaines quand
ce n’est pas tous les jours, au gré des voix à glaner), qu’il n’était pas aussi
à droite que cela, qu’on s’était trompé sur ce qu’il était, qu’il s’était
trompé lui-même, blablabla.
Un recentrage de circonstance qui venait après avoir
rencontré les responsables de la Manif pour tous et d’avoir déjà tenu des
propos similaires.
Mais quand on est un arriviste opportuniste sans autres
réelles convictions que celle d’être un ambitieux sans limite, on ne s’embarrasse
pas de ce que l’on a dit la veille ou une heure plus tôt.
La seule chose qu’on tente de faire est de rallier le plus de
monde à sa cause sans se préoccuper d’une ligne politique claire, surtout en disant
à chacun ce qu’il veut entendre.
Comme l’explique le politologue Gaël Brustier au quotidien
Libération «la ligne de Laurent Wauquiez s’efforce de faire une synthèse entre
les aspirations de plusieurs électorats et de se situer au point de jonction de
différentes droites, du centre droit à la droite extrême».
Et sa présence ainsi que ses propos face aux militants de la
Manif pour tous «entérine la droitisation de sa campagne» comme le note l’hebdomadaire
Le Point.
Laurent Wauquiez est ce qu’il est.
L’embêtant est que les centristes le savent depuis
longtemps, depuis que Jacques Barrot en avait fait son successeur comme député
de la Haute-Loire sur des promesses d’un positionnement humaniste qu’il n’a
évidemment jamais tenu.
Comme il ne semble pas tenir les engagements pris dans le «contrat»
qu’il a passé avec les centristes de la région Rhône-Alpes-Auvergne aux dires
de ces derniers.
Donc le réel problème n’est pas Wauquiez (qui rappelle par
bien des points un autre triste sire, Charles Millon, l’UDF qui a viré
extrême-droite), ce sont les centristes, au premier chef duquel se trouvent le
président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, et celui du Mouvement démocrate,
François Bayrou, qui s’allient avec lui tout en sachant qui il est pour
quelques postes de conseillers régionaux.
A l’appui de cette alliance, les deux leaders centristes ont
agité le chiffon rouge du Front national alors même qu’ils font alliance avec
un de ceux qui font tout pour ressembler à un frontiste.
Et tout cela n’est pas anecdotique.
Au-delà du cas Wauquiez qui n’est pas très intéressant en
soi, c’est bien la ligne politique du Centre qui est en jeu dans cette affaire.
Il est encore temps pour l’UDI et le MoDem d’ôter l’épine
Wauquiez de leur pied pour la dignité de leur combat humaniste, pour la
fidélité à leurs valeurs centristes.
Si tel n’est pas le cas, il ne faudra pas venir se plaindre
ensuite d’avoir attrapé la gangrène d’extrême-droite…
Centristement votre.
Le Centriste
La bande à Wauquiez doit perdre. Pour la salubrité de la vie politique.
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