mardi 15 septembre 2015

Une Semaine en Centrisme. Etats-Unis: Trump candidat préféré des démocrates, Sanders, celui des républicains!

Non, il n’y a pas d’erreur ou de faute de frappe dans le titre que vous venez de lire.
Car quel est bien le secret espoir des démocrates pour la prochaine élection présidentielle? Que Donald Trump soit le candidat républicain pour qu’ils puissent l’emporter.
Et quel est celui des républicains? Que Bernie Sanders soit le candidat démocrate pour qu’ils puissent l’emporter.
Voilà ce qui est actuellement dans la tête des dirigeants des deux principaux partis qui regardent avec effroi les deux démagogues populistes qui n’en finissent pas de monter dans les sondages.
Du coup, ils nourrissent cette espérance ultime, non pas de faire gagner leur camp avec le meilleur candidat possible mais à espérer qu’un démagogue populiste représente le parti adverse pour le plomber et faire élire son champion, quel qu’il soit, comme un rempart au personnage dangereux et irresponsable qu’il aura en face de lui.
C’est un bien étrange dévoiement de la démocratie que d’espérer ainsi la présence d’un candidat repoussoir, même si l’on sait depuis longtemps qu’une élection, si elle est le choix d’un candidat, est aussi et souvent surtout l’élimination d’un autre (voire de plusieurs dans une élection à deux tours).
Reste que l’essentiel dans une élection pour un parti ou un camp politique est de présenter son programme et de choisir son candidat en faisant tout pour que ceux-ci emportent l’adhésion d’une majorité du corps électoral.
Ce n’est pas de vouloir un duel face à un personnage inéligible pour triompher.
Or c’est peut-être ce qui se passera le 8 novembre 2016 aux Etats-Unis, pays pionnier de la démocratie.
Choisir un candidat totalement par défaut serait une sorte de première dans le monde démocratique (même si Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen a été un peu dans ce cas, lui qui n’avait même pas réuni 20% des suffrages au premier tour, 19,88%, de la présidentielle de 2002 mais qui en remporta plus de 80% au second tour, 82,21%…).
Bien sûr, des populistes se sont souvent présentés aux élections dans les pays démocratiques et les Français en savent quelque chose avec les Boulanger et autres Poujade.
Et si aux Etats-Unis, d’Andrew Jackson à Ronald Reagan en passant par Barry Goldwater ou Ross Perot, le pays en a connu un certain nombre prétendant s’installer à la Maison blanche – dont quelques uns ont même été élus –, les deux grands partis luttent avant tout pour leur candidat et leur programme.
Mais c’est vrai que l’on a assisté à glissement préoccupant en la matière lors de la réélection d’Obama en 2012 où les républicains avec leur aile extrémiste et raciste du Tea party, voulaient avant tout faire barrage au président sortant, peu importe qui se trouverait face à lui et avec quel programme.
Pour en revenir à Trump et Sanders, jusqu’à présent, un seul camp à la fois était concerné par des candidatures de populistes démagogues.
Ce qui doit interpeller dans cette affaire, c’est que ces derniers dont l’un (Trump) glorifie sa condition de milliardaire comme unique programme pendant que l’autre (Sanders) attaque obsessionnellement les milliardaires comme unique programme et qu’une partie importante des électeurs les glorifient pour cela.
Ils ont même réussi avec ces discours au ras des pâquerettes à marginaliser les candidats sérieux, surtout les candidats centristes comme Hillary Clinton (démocrate) ou modérés comme John Kasich (républicain), ceux qui ont un vrai programme politique et qui veulent, non pas, diviser le pays mais l’unir.
Evidemment, le cauchemar serait d’avoir un duel Trump-Sanders, le stade ultime du fourvoiement de la démocratie républicaine et sa transformation en une populo-démagocratie avec tous les risques qui vont de pair.
Dans ces situations flottantes, certains parient sur la sagesse des peuples pour que le pire soit évité.
Alors parions sur celle des Américains mais pas sûr que cela suffira…
Alexandre Vatimbella
Directeur du Crec



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