Pour gagner en 2017, que ce soit à la présidentielle et aux
législatives, il faudra, pour tout candidat républicain, les voix du Centre.
Nicolas Sarkozy mais également Manuel Valls ou Alain Juppé
l’ont bien compris et ils connaissent leur histoire politique pas seulement
française, ni même européenne mais de l’ensemble des démocraties.
Mais, avec l’émergence du Front national et peut-être la
renaissance d’une extrême-gauche (le Front de gauche venant remplacer le Parti
communiste de 1945 à 1981), l’apport des électeurs centristes semble
incontournable pour pouvoir l’emporter tant du côté du PS que de LR (Les
républicains).
En ce sens, le Centre est bien un vainqueur car il impose à
a Droite et à la Gauche de ne pas pencher trop fortement vers leurs radicaux et
leurs extrêmes pour espérer gouverner.
En revanche, ce n’est pas du tout le cas des partis
centristes.
Si l’on pouvait penser en 2012 qu’il y aurait une scission
au centre avec un Mouvement démocrate qui se serait rapproché de la Gauche et une
UDI qui aurait été proche de la Droite, les ambitions personnelles de François
Bayrou ont fait que l’ensemble des partis centristes se sont positionnés au
centre-droit.
En revanche, ceux qui croyaient à une renaissance de ces
mêmes partis centristes en tant que force politique autonome et unie en ont été
pour leurs frais.
L’allégeance de l’UDI à LR suite aux cadeaux électoraux de
Nicolas Sarkozy à Jean-Christophe Lagarde pour des élections secondaires telles
que les régionales en dit long sur l’incapacité de ce parti à avoir
suffisamment de personnalité et de caractère pour s’imposer dans le paysage
politique malgré le show du président Lagarde qui n’a été qu’un trompe l’œil
pour amuser la galerie.
A sa décharge, il avait derrière lui une partie de sa
formation qui jouait dans l’équipe adverse et n’attendait qu’un signal du
capitaine de LR pour marquer des buts contre son camp…
Quant à François Bayrou, en attendant qu’Alain Juppé se
casse la figure lors de la primaire LR (mais, c’est juré, il veut vraiment la
victoire du maire de Bordeaux!) pour se présenter à la présidentielle, il doit,
à la fois, marquer sa différence, son indépendance tout en répétant qu’il est
bien dans l’opposition, c’est-à-dire un allié de l’UDI et de LR qui n’en
croient évidemment pas un mot.
Cependant, son alliance avec l’UMP d’alors lors de son
élection à la maire de Pau en 2014 a largement écorné son image de
l’indépendant intransigeant campant sur sa position du «ni-ni».
Il ne faudrait pas terminer ce triste panorama sans oublier
de parler des «centristes» de LR.
Ceux-ci ont eu un coup de chaud en voyant avec quelle
mansuétude et quel soin Nicolas Sarkozy s’est occupé de l’UDI pour les
régionales.
Ils en ont profité pour ruer dans les brancards en rappelant
que, eux, ils avaient rejoint la Droite dès 2002 et qu’ils ne comprenaient pas
pourquoi cette dernière les traitait aussi mal depuis.
Au bout de treize ans d’allégeance et d’humiliation, cette «incompréhension»
a un autre nom!
Mais ils sont un bon exemple de ce que deviendra l’UDI dans
les années à venir si elle persiste à se vendre pour des postes et des sièges
qui seront ensuite récupérés par la Droite quand celle-ci aura intégré tous ces
centristes avides et facilement manipulables.
Un exemple? De 1945 à 2004, Jacques Barrot et avant lui Jean
Prunayre et Noël Barrot, père de Jacques, ont fait en sorte que la première
circonscription de Haute-Loire soit un bastion centriste.
Une fois le fils Barrot rallié à l’UMP, c’est Laurent
Wauquiez qui a récupéré le siège.
Oui, celui-là même avec qui Jean-Christophe Lagarde ne
voulait pas s’allier pour les régionales car trop proche des thèses de
l’extrême-droite.
Mais tout s’est bien terminé puisque pour trois postes de
président de région, l’UDI a finalement estimé que Wauquiez était fréquentable.
A quoi tiennent les convictions politiques!
Ce serait une bonne blague si ce n’était pas bête à en
pleurer.
Centristement votre.
Le centriste
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