Les cycles politiques de la V° République sont, à l’évidence,
immuables, rythmés par l’élection présidentielle, et l’on vient d’assister à la
transition entre celui de l’ouverture et celui de la focalisation sur son cœur de
cible.
L’on reviendra ensuite au cycle du rassemblement de son camp
avant le premier tour de la présidentielle puis à celui du rassemblement le
plus large possible avant le second tour puis à celui de la construction d’une
majorité et d’une opposition avant et après les législatives.
Puis reviendra celui d’une ouverture puis…
Au PS, on est ainsi de nouveau socialiste sans états d’âme et
l’on reparle d’alliances à gauche, avec quelques œillades vers le Parti
communiste, tout est bon pour ne pas prendre une veste en 2017.
Chez Les Républicains (ex-UMP), on réaffirme sans se cacher
que l’on est bien à droite et l’on envoie des messages aux électeurs du Front
national en tirant à boulets rouges (sic!) sur le PS, fossoyeur désigné de la
république.
Chez les centristes… rien de tout cela, bien au contraire!
Au lieu de défendre le Centre et le Centrisme et de s’en
réclamer fièrement, on prépare son ralliement d’un côté ou de l’autre, on
marchande et les opportunistes déguisés en centristes se rapprochent des deux
bords en jouant parfois aux centristes honteux.
Honteux de l’être à l’évidence, de se battre pour ses idées
et ses convictions si tant est que cette catégorie de centristes en ait...
On ne parle pas ici de ces girouettes qui changent de camp
comme de chemise tel cet économiste de métier et ex-candidat UDI autoproclamé à
la mairie de Paris avant d’être renvoyé à ses chères études par son désormais
ex-parti.
Le bonhomme vient d’adhérer aux Républicains pour continuer
sa pathétique recherche, sans succès jusqu’à présent, d’exister médiatiquement
et politiquement.
On parle de ceux qui tentent misérablement
d’instrumentaliser le Centre en faisant mine d’en être pour négocier du mieux
possible leurs prochains strapontins ministériels comme ce député UDI berrichon,
qui est venu au congrès des Républicains faire une étrange déclaration à
laquelle il faut nous arrêter péniblement un instant.
Ancien communiste devenu fervent admirateur de François
Bayrou avant de le laisser tomber comme une vieille chaussette pour s’en aller
au Nouveau centre et devenir un ministre de Nicolas Sarkozy puis de rejoindre
Jean-Louis Borloo contre Hervé Morin puis ce dernier contre Jean-Christophe
Lagarde, il a déclaré sa flamme au nouveau parti de droite par un «chaleureux
et amical salut».
Surtout, face à un parterre qui a du sans doute se pincer
pour y croire, ce soi-disant centriste a affirmé devant les membres d’une
formation qui n’est pas la sienne et qui n’est pas de son bord: «Bien entendu,
quelques centristes sauteront sur leur chaise comme un cabri en disant
'Indépendance, indépendance'. A ceux là, je dis que le centrisme ce n'est pas
l'égocentrisme».
Avec des «bons mots» comme celui-là –paraphrasant celui du
Général de Gaulle à l’égard des pro-européens qui était déjà une pique acerbe
contre les centristes! –dont la signification est qu’un centriste est un
égocentriste lorsqu’il défend une politique indépendante de son camp, venant de
quelqu’un qui se prétend centriste, le Centre n’a même plus besoin d’adversaires
pour être ridiculisé...
Malheureusement l’élu chérien n’est pas une exception.
Oui, parfois les temps sont durs pour ce qui reste de vrais centristes
qui veulent continuer à croire que l’on n’est pas au centre juste par
opportunisme et absence de convictions, en attente de sentir où le vent tourne.
Et puis, pour se consoler, on se rappelle que certains «centristes»
passent – souvent à la trappe de l’histoire – mais pas le Centrisme et le
Centre.
Voilà qui est l’essentiel.
Centristement votre.
Le Centriste
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