Jean-Christophe Fromantin, député-maire UDI de
Neuilly-sur-Seine, est un homme libre.
Voilà qui est assez rafraîchissant dans l’univers politique
français.
Il se définit comme un homme de centre-droit mais il refuse
d’être dogmatique sur nombre de sujets, préférant l’analyse, le pragmatisme et
le compromis plutôt que la posture idéologique.
C’est la raison pour laquelle, par exemple, il soutient la
loi Macron au motif qu’elle contient de bonnes mesures même si elle ne va pas
assez loin dans la libéralisation de l’économie à ses yeux.
Une position que tout centriste se devrait de défendre.
En outre, il est plus intéressé par l’élaboration d’un
projet centriste à présenter aux Français pendant que ses amis de l’UDI ne
pensent qu’à des accords électoraux avec Les républicains (LR) et à récupérer
des sièges.
Il estime également qu’un accord national pour les
régionales avec LR ne s’imposait pas mais qu’il y aurait dû y avoir des accords
locaux pour bien montrer que les centristes étaient attachés, comme ils
l’affirment sans cesse, au principe de décentralisation.
Il a même évolué dans sa position vis-à-vis du Mouvement
démocrate, estimant dorénavant qu’une alliance est possible avec la formation
dirigée par François Bayrou si elle envoie des signes clairs en ce sens.
Tout cela et d’autres choses encore montrent que Jean
Christophe Fromantin est bien au centre politiquement et économiquement parlant.
Reste que le député-maire des Hauts-de-Seine, comme au
moment de l’élection du président de l’UDI, ne peut être encore le centriste de
la situation.
Sa vision sociétale, en effet, est beaucoup plus à droite
qu’au centre de l’échiquier politique.
Non pas que ses convictions religieuses fortes le
délégitiment en tant que centriste, sauf à décider que la démocratie chrétienne
ne serait plus un des courants principaux du Centre.
Personne ne lui demande de laisser ses valeurs et ses croyances
au vestiaire de la politique.
C’est plutôt son refus d’accepter le libéralisme qu’il
défend en matière économique, sociale et politique à l’organisation de la
société qui pose problème.
En effet, on ne peut vouloir «libérer» la société de ses
carcans en oubliant tout en pan de ce projet qui est global.
Non pas pour obliger les gens à faire quelque chose mais
pour leur permettre de le faire s’ils le veulent tant que cela ne remet pas en
cause les valeurs humanistes sur lesquelles se base le Centrisme.
Préoccupante est ainsi son alliance objective avec tous les mouvements
de l’extrême-droite, du FN aux catholiques intégristes, pour défendre un ordre
social réactionnaire.
Et de s’afficher avec les leaders et les militants de ces
mouvements lors de manifestations ou de meetings.
Bien entendu, monsieur Fromantin fera comme sa morale le lui
dictera.
Mais s’il n’évolue pas sur ces questions au niveau politique
et non de conscience personnelle, il risque bien d’avoir beaucoup de mal à
accéder à un rôle national.
Ce qui serait dommage pour le débat politique et pour les
centristes.
Centristement votre.
Le Centriste
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