On est un peu mal à l’aise avec les négociations qui se déroulent
en ce moment entre l’UDI et l’UMP sur les investitures pour les prochaines
élections régionales de décembre prochain sur des listes communes entre la
formation de centre-droit et son homologue de droite, négociations dont la
presse fait ses choux gras avec moqueries peu amènes pour les centristes.
Ce sentiment de malaise provient de ce que ces discussions
ressemblent plutôt à un marchandage où ces derniers font monter les enchères en
réclamant beaucoup mais en étant prêt à vendre leur âme en retour.
On a bien compris que les voix centristes sont fort
convoitées par l’UMP et que l’UDI l’a parfaitement intégré dans son logiciel
relationnel avec le parti dirigé par Nicolas Sarkozy.
Justement, ce dernier veut embrigader les centristes – tous
les centristes sauf un seul, François Bayrou! – dans sa reconquête de l’Elysée.
Dès lors, il est prêt à moult concessions (ainsi qu’à autant
de menaces…) et à offrir de beaux cadeaux aux centristes, notamment en leur
cédant des têtes de liste aux régionales en surévaluant leur puissance
électorale.
C’est de bonne guerre, direz-vous, que l’UDI profite de
cette situation où son poids politique dépasse nettement son poids électoral.
Car, pour Nicolas Sarkozy et l’UMP, avoir les centristes de
leur côté dès à présent représente, selon lui, une assurance tout risque pour
le premier tour de 2017.
Néanmoins, l’image que renvoi ces négociations-marchandages
peut avoir un impact négatif sur la puissance politique des centristes de
l’UDI.
De même, rien ne dit que de s’acoquiner avec les centristes
soient une stratégie gagnante pour Nicolas Sarkozy lorsque l’on voit le dernier
sondage paru dans Le Parisien qui le donne battu lors de la primaire UMP par
Alain Juppé grâce aux voix venues des partis du Centre.
Cependant, le trouble que l’on ressent vis-à-vis de tout
cela est que les centristes ne se battent pas pour leurs idées mais bien pour
des sièges et des postes.
Cette impression désagréable est renforcée par les
déclarations contradictoires des uns et des autres ainsi que des reculades sur
des candidatures indépendantes de l’UDI en Ile-de-France ou en Rhône-Alpes, par
exemple.
Sans oublier l’opportuniste François Sauvadet qui est prêt à
prendre sa carte à l’UMP (ou, plutôt, aux futurs Républicains) pour être tête
de liste en Bourgogne-Franche Comté.
Que voilà une belle fidélité au Centrisme!
Bien sûr, ce manque de clarté est alimenté par l’UMP qui
tente de déstabiliser l’UDI.
Mais l’on aimerait entendre des mises au point plus nettes
et plus fermes des dirigeants du parti de centre-droit.
Ce ne sera sans doute pas le cas.
Encore une fois.
Et, pourtant, nombre de leurs militants les attendent.
Centristement votre.
Le Centriste
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