Lagarde vient de rappeler qu'il est pour le désistement républicain face à la menace
du Front national. Bayrou aussi. Morin est contre.
Morin vient de réaffirmer qu'il pour le «ni-ni» sarkozyste. Pas Lagarde. Ni
Bayrou.
Morin voulait une candidature Nouveau centre en 2007. Pas
Lagarde.
Lagarde veut une candidature UDI en 2017. Pas Morin. Ni
Bayrou.
Morin veut participer à une primaire de la Droite et du
Centre pour 2017. Pas Lagarde et Bayrou.
Bayrou veut supporter Juppé. Morin, pourquoi pas. Pas
Lagarde.
Après 2007, Bayrou voulait un Centre indépendant, allant
seul aux élections. Pas Morin et Lagarde, mais bien évidemment pas de la même
façon, ça aurait été trop facile.
Aujourd’hui, Lagarde veut un Centre indépendant. Pas Morin
et plus Bayrou, mais bien évidemment pas de la même façon.
Bayrou veut une grande alliance au centre avec les modérés
du PS et de l’UMP. Pas Lagarde et Morin mais bien évidemment…
Fromantin ne voulait pas du mariage homosexuel. Lagarde oui,
tout comme Morin et Bayrou.
Fromantin voulait voter la loi Macron. Comme Jégo et Bayrou.
Mais pas Lagarde, ni Morin.
On continue?
N’en jetons plus aux adversaires du Centre trop contents de
voir que décidément ces picrocholins leaders d’un espace centriste en peau de
chagrin ne sont capables de s’entendre sur rien ou pas grand-chose.
Bien sûr, cette maladie de la division n’est pas réservée
aux centristes.
Regardons le PS avec ces «frondeurs» souvent ridicules et
l’UMP où la triplette Sarkozy-Fillon-Juppé ne jouera certainement pas à la
pétanque ensemble.
On ne parle même pas des écologistes où il est quasiment
impossible de trouver deux militants qui défendent la même position.
Evidemment, on ne préfère pas le doigt sur la couture du
pantalon en vigueur au Front national et qui fut l’apanage pendant longtemps du
Parti communiste.
Mais tous ces gens ne militent pas dans des partis dont l’un
des combats fondamentaux est le consensus pour que les différents points de vue
trouvent, in fine, à se fondre dans un compromis qui permet d’avancer.
Bien sûr, Bayrou, Fromantin, Jégo, Lagarde, Morin et
consorts – dans l’ordre alphabétique pour ne heurter personne! – ne sont pas
les premiers au centre à s’écharper.
La rivalité Lecanuet-Duhamel était épique dans les années
1960 et 1970, pour ne citer qu’un exemple bien connu des centristes.
Mais tout cela n’est pas une excuse.
Ni d’avoir créé une «organisation coopérative»
(l’Alternative pour ceux qui auraient oublié), sensée rapprocher l’UDI et le
Mouvement démocrate et dont l’utilité est aujourd’hui proche de zéro.
Le plus inquiétant est que l’on ne voit pas poindre à
l’horizon un leader qui serait capable d’unir tous ces centristes qui se tirent
dans les pattes ou, au moins, à les faire dialoguer sereinement et
intelligemment.
Jean-Louis Borloo a eu la naïveté – certains disent la
niaiserie (ou était-ce de l’orgueil?) – de croire qu’il pouvait être celui-là.
On a vu comment son challenge s’est terminé.
Et, comme ça, à vu de nez, on se dit qu’il a plus de chance
d’électrifier tous les villages d’Afrique et même la brousse, voire le désert
du Sahara, qu’il n’en a eu de pouvoir réunir les centristes…
Tout cela serait risible si cela n’avait comme conséquence
de décrédibiliser un peu plus les centristes qui, à ce rythme-là de division,
ne risquent pas de figurer dans le peloton de tête en 2017.
Encore une fois.
Centristement votre.
Le Centriste
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