Si le premier tour de l’élection législative du Doubs
confirme la menaçante montée en puissance du Front national, elle montre à
nouveau l’absence de clarté d’une partie de l’UMP face aux bons résultats de l’extrême-droite,
notamment de Nicolas Sarkozy.
Alors que le candidat de droite a été éliminé et qu’il ne
reste plus que la candidate FN et le candidat PS pour le deuxième tour, le
président de l’UMP, soutenu par nombre de ses troupes, a refusé d’appeler au
vote du candidat socialiste au motif que le front républicain (faire barrage
aux partis antidémocratiques) n’existait pas
- qu’il était même une «folie» selon son ancien conseiller Henri Guaino
– et qu’il fallait appliquer la doctrine du «ni, ni».
Or, l’interprétation de celle-ci par la droite de l’UMP est
que PS et FN sont blanc bonnet et bonnet blanc.
Même si une décision définitive et officielle doit être
encore prise par l’UMP (et que plusieurs leaders du parti ont déjà déclaré qu’ils
voteraient pour le candidat socialiste), cette absence de réaction immédiate
pour faire barrage au FN est une démarche inconsidérée et d’une démagogie
insultante pour le régime démocratique.
Car, en l’occurrence, le seul «ni, ni» qui doit s’appliquer
est républicain.
Ce qui signifie dans la France d’aujourd’hui, «ni
extrême-gauche, ni extrême-droite», toutes deux adversaires déterminées de la
démocratie républicaine libérale et représentative, n’en déplaise à ces membres
de l’UMP qui se trompent dangereusement de combat.
Mettre sur le même plan le Parti socialiste et le Front
national est une faute politique, pire, un affront fait à la démocratie
républicaine.
Ou alors il faut nous expliquer en quoi les socialistes
d’aujourd’hui sont une menace pour la démocratie et la république.
Mais, attention, messieurs du PS, ne vous parez pas trop
vite et trop bruyamment des attributs de l’indignation pour donner des leçons à
l’UMP, vous qui, tartuffes, flirtez avec l’extrême-gauche depuis de si longues
années, soi-disant pour l’affaiblir selon la stratégie concoctée par François
Mitterrand mais qui, faute d’avoir fonctionné jusqu’au bout, vous impose de
nombreuses concessions lorsque vous êtes au pouvoir localement ou nationalement
devant la surenchère des Besancenot, Mélenchon et autres Duflot.
On ne peut pas demander un front républicain contre
l’extrême-droite et ne pas appliquer le même schéma démocratique lorsqu’il
s’agit de l’extrême-gauche.
Les réactions positives de socialistes à l’annonce de la
victoire de Syriza en Grèce sont préoccupantes tout comme l’alliance dans de
nombreuses collectivités locales entre ces mêmes socialistes et le Front de gauche
ou le Parti communiste.
Il faut de la clarté et les sociaux-libéraux du PS doivent
aller jusqu’au bout de leur logique de recentrage et de responsabilité s’ils
veulent être crédibles en la matière.
Oui, ici, seuls les centristes peuvent avoir la tête haute.
Eux seuls sont clairs et nets dans leurs têtes et dans leur
démarche.
Evidemment, leurs contempteurs iront chercher les quelques
brebis galeuses qui se sont compromis avec les gauchistes et les fascistes.
Mais cela reste bien des brebis galeuses et non un débat non
résolu au sein des partis centristes comme cela peut l’être à l’intérieur de
l’UMP et du PS.
La réaction de Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI,
est, de ce point de vue, à saluer.
Celui-ci a publié un communiqué qui résume parfaitement le
devoir de tous les démocrates républicains: «(…) Le duel du second tour qui
opposera donc le candidat socialiste à celle de l'extrême droite doit conduire
chaque républicain à la mobilisation. Fidèle à ses valeurs humanistes et
républicaines, l'UDI appelle tous les citoyens de la 4° circonscription du
Doubs à faire barrage à l'extrême droite en votant pour le seul candidat
républicain restant en lice. Cela n'enlève rien de nos fortes divergences avec
les socialistes et leur gouvernement, mais l'élection d'une député d'extrême
droite au programme xénophobe et démagogique serait une mauvaise nouvelle
supplémentaire pour notre pays».
Enfin, saluons, tout de même, une bonne nouvelle dans ce
scrutin du Doubs, le score dérisoire (3,66%) du candidat d’une «Syriza à la
française», regroupant tout ce qui compte d’une extrême-gauche archaïque, qui
renvoie pour l’instant – et espérons pour très longtemps – monsieur Mélenchon
et ses chimères révolutionnaires relayées massivement par les médias la semaine
dernière au rayon des accessoires ringards…
Centristement votre.
Le Centriste
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