Devant la menace terroriste, beaucoup sont prêts à de
nombreuses entorses avec nos valeurs et nos principes démocratiques et
républicains pour se protéger que ce soit en politique intérieure et en
politique extérieure.
On a vu François Bayrou se rallier sur BFMTV à toutes
les mesures qui pourraient donner des résultats, cette généralité ne manquant
pas d’inquiéter.
On a entendu Jean-Christophe Lagarde sur Radio classique affirmer que l’on
devait travailler avec messieurs Poutine et, surtout Assad pour avoir des
renseignements sur les terroristes et, notamment, sur ceux de l’organisation de
l’état islamique, Daesh.
On peut comprendre que dans leur désarroi et leur inquiétude,
les politiques de tous bords réclament, en tant qu’individus, des mesures
extrêmes.
En revanche, en tant que serviteurs de la collectivité
nationale et même si leur mission principale est d’assurer la sécurité pour que
la liberté soit réellement effective, ils ne doivent pas tomber, surtout les
centristes, dans des surenchères et des compromissions qui sont, ne l’oublions
pas, un des buts des actions terroristes de ces extrémistes qui souhaitent
par-dessus tout démontrer qu’il y a une guerre entre «nous» les semeurs de
terreur et «vous», le «vous» englobant tous ceux qui ne leur font pas
allégeance et donc de nombreux dictateurs et tyrans à travers le monde, dont
les démocraties occidentales seraient soi-disant les complices.
Or, nos démocraties occidentales ne peuvent, ni agir comme
les régimes autoritaires et dictatoriaux à l’intérieur, ni mener des combats
communs avec ces derniers à l’extérieur (ce qui ne veut pas dire avoir des
relations d’Etat à Etat et un dialogue).
Que des mesures d’exception, que des alliances improbables
puissent voir le jour si nécessaire lorsque le pays est dans une guerre ouverte
et déclarée qui menace directement son existence comme lors de la Deuxième
guerre mondiale, cela est une évidence qui ne se discute pas.
Que nous nous retroussions les manches avec toutes les
démocraties du monde pour prendre les mesures adéquates et les renseignements
nécessaires, c’est un impératif.
Comme tous les défenseurs de la liberté, je sais qu’elle a
un prix et que nous devons l’acquitter pour en jouir, ce que beaucoup ont
oublié depuis soixante-dix ans, nombre de ceux qui rivalisent aujourd’hui au
concours du plus belliqueux.
Mais le combat de la sécurité et de la liberté ne peut pas
se mener n’importe comment et avec n’importe qui dans une démocratie
républicaine ou alors nous signifions que nos valeurs et nos principes ne
valent que tant qu’ils ne sont pas mis à l’épreuve par leurs ennemis.
C’est la dignité et la grandeur de ce que nous avons
construit depuis des générations – et si imparfait que cela soit –, qui nous
interdit de les brader au moindre événement, même si celui-ci est aussi
terrible et aussi affreux que ceux auxquels nous venons d’être confrontés.
C’est aussi pour le dire que les Français ont défilé les 10
et 11 janvier 2015.
Centristement votre.
Le Centriste
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires anonymes ne sont pas publiés ainsi que ceux qui seraient insultants ou qui ne concernent pas le Centre et le Centrisme.