lundi 19 janvier 2015

L’Humeur du Centriste. Non, monsieur Lagarde, les ennemis de nos ennemis ne sont pas forcément nos amis

Devant la menace terroriste, beaucoup sont prêts à de nombreuses entorses avec nos valeurs et nos principes démocratiques et républicains pour se protéger que ce soit en politique intérieure et en politique extérieure.
On a vu François Bayrou se rallier sur BFMTV à toutes les mesures qui pourraient donner des résultats, cette généralité ne manquant pas d’inquiéter.
On a entendu Jean-Christophe Lagarde sur Radio classique affirmer que l’on devait travailler avec messieurs Poutine et, surtout Assad pour avoir des renseignements sur les terroristes et, notamment, sur ceux de l’organisation de l’état islamique, Daesh.
On peut comprendre que dans leur désarroi et leur inquiétude, les politiques de tous bords réclament, en tant qu’individus, des mesures extrêmes.
En revanche, en tant que serviteurs de la collectivité nationale et même si leur mission principale est d’assurer la sécurité pour que la liberté soit réellement effective, ils ne doivent pas tomber, surtout les centristes, dans des surenchères et des compromissions qui sont, ne l’oublions pas, un des buts des actions terroristes de ces extrémistes qui souhaitent par-dessus tout démontrer qu’il y a une guerre entre «nous» les semeurs de terreur et «vous», le «vous» englobant tous ceux qui ne leur font pas allégeance et donc de nombreux dictateurs et tyrans à travers le monde, dont les démocraties occidentales seraient soi-disant les complices.
Or, nos démocraties occidentales ne peuvent, ni agir comme les régimes autoritaires et dictatoriaux à l’intérieur, ni mener des combats communs avec ces derniers à l’extérieur (ce qui ne veut pas dire avoir des relations d’Etat à Etat et un dialogue).
Que des mesures d’exception, que des alliances improbables puissent voir le jour si nécessaire lorsque le pays est dans une guerre ouverte et déclarée qui menace directement son existence comme lors de la Deuxième guerre mondiale, cela est une évidence qui ne se discute pas.
Que nous nous retroussions les manches avec toutes les démocraties du monde pour prendre les mesures adéquates et les renseignements nécessaires, c’est un impératif.
Comme tous les défenseurs de la liberté, je sais qu’elle a un prix et que nous devons l’acquitter pour en jouir, ce que beaucoup ont oublié depuis soixante-dix ans, nombre de ceux qui rivalisent aujourd’hui au concours du plus belliqueux.
Mais le combat de la sécurité et de la liberté ne peut pas se mener n’importe comment et avec n’importe qui dans une démocratie républicaine ou alors nous signifions que nos valeurs et nos principes ne valent que tant qu’ils ne sont pas mis à l’épreuve par leurs ennemis.
C’est la dignité et la grandeur de ce que nous avons construit depuis des générations – et si imparfait que cela soit –, qui nous interdit de les brader au moindre événement, même si celui-ci est aussi terrible et aussi affreux que ceux auxquels nous venons d’être confrontés.
C’est aussi pour le dire que les Français ont défilé les 10 et 11 janvier 2015.

Centristement votre.

Le Centriste


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