Ceux qui mirent en place et promurent une démocratie
républicaine dans les deux cent cinquante dernières années savaient tous les dangers
que pouvait receler ce système politique.
Certains, même, ne faisaient pas confiance au peuple
lui-même.
Mais ils estimaient que les principes démocratiques et
républicains devaient gouverner les hommes et les femmes comme, par exemple,
les Pères fondateurs de la nation américaine ou encore Alexis de Tocqueville
qui craignaient, à la fois, les abus de la majorité et les errements des
représentants du peuple.
Cependant, tout en réclamant un consensus démocratique, une
balance des pouvoirs et un gouvernement modéré décrits par Montesquieu, ils
avaient averti leurs contemporains ainsi que les générations futures de ces menaces
potentielles et exhortaient les citoyens à ne pas commettre les erreurs fatales
qui tueraient ce système et ouvriraient grande la porte aux extrémismes de tous
bords.
L’histoire a démontré qu’ils pouvaient avoir raison,
l’avènement de régimes dictatoriaux dans de nombreux pays démocratiques avec,
comme point d’orgue l’Allemagne nazie (on ne peut considérer que la Russie et
la Chine avaient des régimes démocratiques avant la prise du pouvoir par les
communistes) démontrant, non seulement, que les démocraties républicaines
étaient mortelles mais que la liberté avait un prix.
Mais que valent les leçons de l’histoire auprès de peuples
qui ne savent même pas ce qui s’est passé il y a dix ou vingt ans dans leurs
propres pays?
On osait espérer que la mise en place de régimes
représentatifs, c’est-à-dire d’élus qui représentent le peuple, permettrait
d’éviter de tels oublis et, surtout, de garnir les assemblées et les
gouvernements de gens raisonnables et responsables.
Ce n’était pas une certitude, ni un vœu pieu mais bien un
pari sur l’avenir considérant que les peuples et leurs représentants verraient
tous les avantages à vivre dans une démocratie républicaine plutôt que dans des
régimes dictatoriaux ou dans le désordre.
Or, aujourd’hui, tout cela ne semble plus aussi évident.
Et le spectacle que montre le comportement du personnel
politique dans de nombreux pays comme la France est irrespectueux pour la
démocratie et la république mais, surtout, mortifère, réveillant tous les
instincts démagogiques et populistes dont profitent les tenants de régimes
autoritaires.
Comme une sorte d’orchestre du Titanic continuant à jouer sa
partition alors que le bateau coule, emportant la civilisation démocratique
avec elle sous le regard de médias qui, eux non plus, ne savent plus où sont
les valeurs de leur mission d'informer au mieux (et non leur chiffre de vente ou leur taux
d’audience).
Au-delà de toute implication partisane, on ne peut être que
choqué par les outrances continuelles des uns et des autres, du «Hollande
bashing» à la chasse au Sarkozy qui ont également pour but de déconsidérer la
fonction présidentielle, en passant par toutes les polémiques et les coups
tordus sans parler des malversations et autres prévarications.
Qu’ils soient acteurs ou qu’ils jettent de l’huile sur le
feu, souvent en «révélant» les affaires des autres, les élus de la nation ne
remplissent plus le rôle pour lequel ils ont été choisis par les électeurs:
gouverner au mieux pour un meilleur vivre bien ensemble.
Un sursaut est-il possible avant que les ennemis de la
démocratie républicaine ne parviennent au pouvoir?
Oui, d’abord par un retour à la responsabilité et à un
climat politique apaisé qui sont d’autant plus nécessaires au vu de la
situation de la France aujourd’hui.
Deux piliers pour lesquels les centristes et le Centre se
sont toujours mobilisés.
Reste que le problème n’est pas de savoir si les élus de la
république le peuvent mais s’ils le veulent…
Centristement votre.
Le Centriste