Le président – contesté – du Parti radical en a sorti une
bien bonne au lendemain du premier tour de l’élection à la présidence de l’UDI:
il faudrait annuler le second tour et que les différents candidats se mettent
d’accord sur une direction collégiale…
Néanmoins, ajoutait-t-il, il faut que cette décision soit
consensuelle et que les deux finalistes soient évidemment d’accord, en
particulier Jean-Christophe Lagarde (qu’Hénart a soutenu au premier tour) qui
devrait en prendre la tête.
Autant dire que cette proposition n’a reçu aucun accueil
bienveillant, ni soutien de qui que ce soit…
D’ailleurs Laurent Hénart l’a remise rapidement dans ses
cartons ayant d’autres chats à fouetter dans son propre parti où nombre de ses
opposants tentent de le mettre en porte-à-faux en profitant de cette élection.
Mais pourquoi une telle déclaration ridicule, au mépris de
toute règle démocratique et au risque de donner une image de zozos aux leaders
de l’UDI, alors que la formation centriste doit se doter d’un nouveau président
et que le premier tour du scrutin s’est déroulé avec une casse relativement
limitée?
Est-ce que Laurent Hénart pense que l’UDI n’est qu’une
confédération bancale faite de bric et de broc et qu’il vaut mieux ne pas aller
au second tour pour que le tout n’implose sous l’œil amusé des adversaires de
la formation centriste et la consternation de ses militants?
Car cette question de la solidité de l’UDI, beaucoup se la
pose de manière un peu plus sérieuse.
En réalité, personne ne sait ce qu’il en sera au lendemain
du second tour.
Et c’est peut-être qui est encore plus abracadabrantesque
que de proposer d’annuler le second tour…
En revanche, la solution se trouve dans des mots simples:
intelligence, responsabilité et conviction.
Si la bataille pour la présidence de l’UDI n’est qu’une
guerre des égos et une lutte à mort entre deux personnalités (ou même entre les
quatre présentes lors du premier tour et quelques autres) alors elle n’est pas
digne des valeurs et des principes que portent le Centre et le Centrisme.
En revanche, si celles-ci et ceux-là prévalent lors de ce
second tour c’est parce que les deux candidats qui restent en lice, Hervé Morin
et Jean-Christophe Lagarde, ainsi que leurs soutiens, auront assez
d’intelligence politique, une préoccupation forte de leur responsabilité et une
conviction qu’il faut avant tout faire gagner les idées centristes (ce qui, d’ailleurs,
fera gagner tout ce petit monde, in fine).
Mais, rétorquent les pessimistes, il n’y a aucune chance que
les deux hommes s’entendent et, plus largement, les divers constituants de la
confédération.
C’est peut-être vrai.
Cependant, en admettant que leur cohabitation à l’intérieur
de l’UDI leur pose un problème après les résultats du second tour,
prendront-ils le risque de revenir à la situation catastrophique de 2012 avec
un Centre en déliquescence et des partis centristes traumatisés par les
déroutes électorales?
Ce ciment n’est certainement pas le plus sain mais il
ressemble bien à celui qui permet aux courants du PS et de l’UMP de cohabiter.
Et il vaut certainement mieux que rien.
En attendant mieux.
Centristement votre.
Le Centriste