Le Centre est le défenseur naturel de la démocratie
représentative.
Pour le Centrisme, il s’agit du meilleur système que l’on
peut mettre en place pour garantir les libertés tout en permettant de gouverner
avec efficacité.
Dès lors, les centristes se doivent d’être cohérents avec
leurs convictions en la matière.
Au moment où, à droite comme à gauche et, surtout, du côté
des extrêmes, on tente de remettre en cause la légitimité de l’actuel président
de la république et de son gouvernement, les centristes doivent affirmer sans
l’ombre d’un doute qu’on ne peut remettre en cause la légitimité et la légalité
(et non jouer la première notion contre la seconde) d’un pouvoir élu
démocratiquement et agissant dans la légalité, même et surtout si on se trouve
dans l’opposition.
Il ne s’agit pas de conforter ou non une politique menée
mais de savoir qu’elles sont les principes et les valeurs que l’on défend.
Au moment où les démocraties dans le monde sont confrontées
à la montée des périls et de leurs ennemis (terrorisme islamiste, autoritarisme
russe, totalitarisme chinois, etc.), on ne peut, pour ceux qui s’en prétendent
les défenseurs, vouloir les affaiblir de l’intérieur en faisant, part ailleurs,
le jeu des extrémistes de tous bords.
Cela ne signifie pas que l’on ne tente pas d’infléchir une
politique ou de défendre ses points de vue, mais la démocratie représentative
est assise sur une loi suprême, la Constitution, que l’on ne peut remettre en
cause n’importe quand et n’importe comment à coups de sondages.
D’autant que la fameuse «démocratie sondagière» dans
laquelle nous serions dans ce début de XXI° siècle est, par essence, un système
de l’irresponsabilité à tous les niveaux (celui des gouvernants comme des
gouvernés ainsi que des médias).
En attaquant la légitimité du gouvernement actuel, on
attaque le système sur lequel il trouve sa légitimité, la démocratie
représentative.
On voit bien comment le Front national, ami de tous les
régimes autoritaires comme le prouve sa défense actuelle de Vladimir Poutine et
de Bachar El Assad, veut en venir en attaquant sans cesse la légitimité de
François Hollande.
On voit moins bien où veulent aller ceux qui font de même à
droite et au centre.
Car il se peut que le gouvernement actuel ne réussisse pas à
redresser l’économie, ce pourquoi il pourrait être sanctionné lors de
prochaines élections.
Mais personne ne peut prétendre qu’il n’est pas
démocratiquement élu et qu’il n’agit pas dans le cadre des lois de la
république, c’est-à-dire démocratiquement.
N’oublions pas que la démocratie républicaine représentative
n’est pas un système qui va de soi.
Elle est fragile et il faut la défendre face à tous les
ennemis et les périls qui l’entourent.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC