Chantal Jouanno qui fait tandem avec Yves Jégo pour briguer
la présidence de l’UDI en octobre prochain a expliqué qu’elle n’était pas une «centriste
historique» mais que si le prochain président du parti devait avoir ce «label»
alors ils ne seraient pas nombreux à pouvoir postuler…
Ceci amène à faire trois remarques.
La première est que, n’en déplaise à madame Jouanno, il y a
bien deux candidats sur quatre que l’on peut qualifier de centristes
«historiques» et qui peuvent se prévaloir de ce «label» lors de l’élection du
président de l’UDI: Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin.
Quoi que l’on pense d’eux, ils ont été à l’UDF puis au
Nouveau centre et maintenant à l’UDI en clamant sans discontinuer leur
appartenance au Centre.
La deuxième est que l’on ne naît évidemment pas centriste
mais qu’on peut le devenir sans être «historique».
Le problème est que ni Yves Jégo, ni Chantal Jouanno ne le
sont devenus.
Ils ont fait des efforts pour le prétendre mais ils restent
plus proches de l’UMP, parti auquel ils appartenaient jusque récemment, que de
la galaxie centriste.
Ce n’est pas une insulte mais une réalité.
La troisième est de savoir ce qu’est l’UDI, un parti de la droite
modérée ou un parti centriste.
Là se pose une véritable question puisque dans l’esprit des
centristes qui ont rejoint Jean-Louis Borloo dans la création de cette
confédération, c’était bien une formation du Centre (positionnée au
centre-droit) qu’ils bâtissaient.
En revancher, pour le président d’alors du Parti radical,
c’était une formation de droite, progressiste et modérée qui devait, non
seulement, occuper le terrain au centre de l’échiquier politique (face au MoDem
de François Bayrou) mais aussi séduire une grande partie de l’électorat de
l’UMP.
Bien évidemment, il existe des passerelles d’idées et de
valeurs entre ces deux courants mais ils ne sont pas identiques, loin de là.
On pourrait ainsi dire que les positionnements politique et
idéologique de Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin sont plus proches du
Mouvement démocrate que de l’UMP alors que ceux d’Yves Jégo et de Chantal
Jouanno sont à l’opposé.
Reste qu’après cette élection et quel que soit le vainqueur,
il faudra bien clarifier cette question.
Quant à Jean-Christophe Fromantin, le quatrième candidat à
la présidence, il est avant tout un indépendant, défendant des thèses parfois
iconoclastes qui déroutent un peu les militants de l’UDI mais qui pourraient, à
défaut de lui faire gagner l’élection d’octobre prochain, lui donner une
stature nationale intéressante dans le moyen-long terme s’il demeure dans le
milieu politique.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC