Après que Jean Arthuis ait du piteusement jeter l’éponge
faute d’un nombre suffisant de parrainages, il ne reste donc plus,
officiellement (les dépôts sont clos), que quatre candidats en lice pour la
présidence de l’UDI: Fromantin (droite), Jégo (droite modérée), Morin (centre-droit),
Lagarde (centre).
L’éventail est donc large pour les militants de la formation
regroupant de la Droite au Centre, qui devront se choisir un nouveau leader en
octobre prochain.
- Jean-Christophe Fromantin représente l’option droite de
l’UDI. Il prône un positionnement clairement à droite pour concurrencer
directement l’UMP avec une tradition démocrate-chrétienne à l’instar de ce
qu’est la CDU d’Angela Merkel en Allemagne ou de ce que fut la Démocratie
chrétienne en Italie. Jean-Christophe Fromantin est le seul à demander que l’UDI
devienne un parti uni et non plus une confédération. A noter, en outre, que sa
foi catholique en fait un conservateur en matière de mœurs à l’opposé de ses
trois concurrents plutôt libéraux en la matière.
- Yves Jégo (avec son binôme Chantal Jouanno) représente
l’option droite modérée de l’UDI dans le droit fil du positionnement de
Jean-Louis Borloo que ce dernier qualifie de «républicanisme social». S’il
n’est peut-être pas le candidat-paravent de Borloo qui tiendrait la boutique en
attendant que le chef se remette de ses problèmes de santé, Jouanno et lui sont
deux inconditionnels du président sortant qui ne feraient aucune difficulté à
s’effacer le moment venu pour lui rendre son poste s’il lui prenait l’envie ou
le devoir de revenir. Il est certainement le plus libéral des quatre candidats
tant en matière économique qu’en matière de mœurs. Son handicap peut-être
rédhibitoire est de n’être pas, comme Fromantin, centriste.
- Hervé Morin représente l’option centre-droit de l’UDI. Il
défend une «alliance naturelle» avec l’UMP comme l’a fait pendant cinq ans (entre
2007 et 2012) de gouvernement le Nouveau centre qu’il dirige avec une vision
très libérale de l’économie et un Centre, certes indépendant, mais qui est
pré-positionné à droite quoi qu’il arrive, ce qui fut d’ailleurs le motif de sa
rupture officielle avec François Bayrou après la présidentielle de 2007.
- Jean-Christophe Lagarde représente, avec toutes les
précautions nécessaires, l’option centre de l’UDI. Il s’est positionné pour une
UDI totalement indépendante de l’UMP et, qui plus est, qui doit se confronter
avec cette dernière en défendant un programme centriste pour en ressortir
vainqueur. Son projet politique est à la fois libéral économiquement parlant et
teinté de solidarisme, socialement parlant. Reste que Lagarde est un peu un
mystère car ses déclarations et ses prises de position sont parfois
déroutantes, passant souvent d’un consensualisme à une confrontation dure et
sans concession que l’on peut sans doute mettre sur le compte d’insuffisances dans
sa réflexion politique.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC