Que ce soit pour être insulté, courtisé, complimenté ou
rejeté, le Centre est devenu un jouet dans les mains de la Droite lors de ses
batailles de clan et d’ambitions personnelles, vis-à-vis de son positionnement face
au Front national et pour ses tentatives de récupération de tout ce qui
pourrait lui apporter des voix supplémentaires.
Que les centristes qui ont rejoint l’UMP en soient victimes,
on dira qu’ils l’ont bien cherché, eux qui n’ont réussi en douze années de
mariage qu’à être l’alibi modéré d’un parti incapable de définir une ligne
politique claire depuis sa création, naviguant sans cesse entre le radicalisme
mou d’un Chirac assagi et le droitisme dur d’un Nicolas Sarkozy agressif.
Que tous les centristes qui, du Mouvement démocrate à l’UDI
ont refusé l’inféodation à cette fumisterie et funeste «maison commune de la
Droite et du Centre», soient constamment instrumentalisés, ce n’est pas
acceptable.
Ainsi en est-il de Fillon et de Juppé qui font des appels du
pied aux centristes pour qu’ils les rejoignent dans leur tentative de mettre la
main sur l’UMP.
Mais il en est également de Nicolas Sarkozy qui, n’ayant
jamais été proche du Centre, utilise les centristes pour semer la zizanie dans
son camp comme vient de le révéler un nouveau livre sur l’ancien président de
la république afin de pouvoir reprendre les rennes de cette même UMP.
Quant à la droite dure qui lorgne vers le FN, elle n’en fait
jamais assez pour critiquer la mollesse des centristes tout en affirmant être
prête à gouverner avec eux, faudra bien avoir une majorité…
Et les scénarios les plus loufoques d’«experts» es-centrisme
autoproclamés voient le jour comme celui où l’on envoie François Bayrou rejoindre
Alain Juppé et François Fillon tandis que Jean-Louis Borloo rétabli s’empresse
de servir la soupe à Nicolas Sarkozy en compagnie de Jean-Christophe Lagarde!
Toujours est-il que l’on verra si les centristes ou certains
d’entre eux seront capables de résister aux appels du pied et aux déclarations
d’amour mais aussi aux intimidations et aux menaces ainsi qu’aux promesses de
strapontins.
Les premières déclarations des candidats à la présidence de
l’UDI, tout comme les serments d’indépendance de François Bayrou, sont, à ce
titre, très encourageants pour l’avenir du Centre.