Il était contre Sarkozy, le voilà contre Hollande, ce qu’il
vient de rappeler au micro de la radio RTL dimanche dernier.
Au-delà de ses convictions et de ses ambitions politiques,
François Bayrou depuis presque deux décennies, s’est toujours mis dans l’habit
de l’opposant au pouvoir en place que ce soit sous la présidence de Jacques
Chirac (son quinquennat puisqu’il fut un de ses ministres sous son septennat!),
sous celle de Nicolas Sarkozy ou de François Hollande.
Au cours de cette période, il a eu, comme adversaire, un
président de droite molle, un président de droite dure et un président de gauche
molle.
Aucun n’a trouvé grâce à ses yeux même s’il s’est prononcé
pour le vote Hollande en 2012 surtout – comme pour la majorité des Français –
pour faire perdre Nicolas Sarkozy.
On sait bien que l’ambition de François Bayrou est de
devenir président de la république et qu’il doit donc s’opposer à celui qui est
en place s’il vaut avoir une chance de le remplacer.
Tel le grand vizir Iznogoud, qui veut devenir calife à la
place du calife, il doit donc se débarrasser de tous les Haroun El Poussah qui
sont au pouvoir.
Mais, tel Iznogoud, ses choix le conduisent toujours à être
dans le camp des perdants, ce qui en fait, alors que a Droite et la Gauche se
sont succédées au pouvoir et que nombre de centristes y ont participé, un
opposant éternel qui n’a plus eu de responsabilités gouvernementales depuis
1997…
Certes, on pourrait en conclure que le président du
Mouvement démocrate est un pur chez les pourris ou encore un homme de
conviction face à des politiciens prêts à tout pour se faire élire.
Et, sur ce site, il a souvent été dit que son positionnement
était celui qui était le plus proche du Centre et du Centrisme, que les
centristes doivent être indépendants (mais non isolés).
Tout cela pouvait encore tenir debout (ou presque) jusqu’à
son élection à la mairie de Pau où il lui a fallu renier ce qu’il disait la
veille de l’UMP et de la Droite en général pour accepter le soutien du parti de
Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy qui, depuis la présidence de Jean-François
Copé s’est tout sauf rapproché des thèses centristes...
Dès lors, il ne peut plus clamer sa «différence», son
«extrême centrisme» et son refus du jeu politicien et faire un parallèle entre
son parcours politique et celui du Général de Gaulle, l’homme du recours face à
l’hostilité du microcosme politico-médiatique.
Pour autant, le voilà toujours dans l’opposition alors que
l’on aurait pu croire qu’il aurait pu obtenir beaucoup plus pour un ralliement
au pouvoir en place.
En réalité, il a bien essayé le rapprochement avec François
Hollande mais celui-ci ne pouvait pas lui ouvrir la porte… avant les
municipales catastrophiques et la nomination du social-libéral Manuel Valls.
Mais, là, François Bayrou avait décidé, quelques semaines
auparavant, de se tourner vers sa droite.
On ne se refait pas…
Centristement vôtre
Le Centriste