Comment se fait-il que Manuel Valls puisse avoir des
sondages aussi positifs, même au début de sa nouvelle fonction, alors même que
François Hollande ainsi que son prédécesseur à Matignon, Jean-Marc Ayrault, et
le Parti socialiste sont eux en manque sérieux de popularité et de crédibilité?
Une des raisons principales est que Manuel Valls est perçu
comme un homme modéré, positionné au centre, partisan d’une politique
équilibrée, responsable, réformiste et volontariste.
En somme un centriste.
Vrai ou faux, l’avenir nous le dira assez rapidement mais
son engagement constant à la frange social-libérale du Parti socialiste plaide
en faveur d’une réelle proximité avec le centre-gauche comme on le constate
avec la volonté forte des sympathisants du Mouvement démocrate (73%) de
collaborer avec lui.
Plus important pour la politique et le futur du pays mais aussi
pour les centristes, cela montre une nouvelle fois que les Français sont en
demande d’une vraie politique centriste et que le juste équilibre est bien le
moyen le plus sûr d’y parvenir.
Pour eux, il doit y avoir obligatoirement des réformes
profondes sur le fonctionnement de l’Etat et des services publics pour une
meilleure efficacité de la machine qui gouverne et administre la France mais il
faut aussi que l’ensemble de la collectivité soit prête à faire des sacrifices,
par exemple pour que les entreprises retrouvent de la compétitivité, si dans le
même temps, la solidarité de la société soit assurée, notamment pour les plus
pauvres.
Les Français ont compris, même s’ils ne l’avouent pas
facilement comme le montre certains sondages aux résultats paradoxaux, que leur
pays est engagé dans un monde où l’on ne se fait pas de cadeaux et que les
peuples qui tireront in fine le mieux leur épingle du jeu seront ceux qui seront
capables de faire face aux défis parfois gigantesques que le XXI° siècle nous
impose.
Ce qu’ils veulent, ce sont des gouvernants qui soient assez
responsable pour le leur dire mais aussi pour agir concrètement tout en expliquant
où ils veulent conduire le pays et pour quels résultats escomptés, non qui
louvoient en promettant tout et n’importe quoi afin de faire passer la pilule,
voire en leur cachant la réalité pour ne pas s’attirer leurs ressentiments avec
des discours démagogiques et populistes.
Bien entendu, une vraie politique centriste en ces temps de
crise doit s’attendre à être combattue par tout ce qui reste de conservatisme,
de corporatismes et de privilèges dans le pays, qu’ils soient de droite ou de
gauche.
Mais c’est aussi cela le courage politique.
Au-delà des chiffres et des mesures concrètes, c’est bien de
la confiance et de la détermination qu’a besoin un gouvernement de sensibilité
centriste aujourd’hui pour entreprendre l’indispensable assainissement et
l’incontournable mise à niveau de la France dans tous les domaines, de
l’économie au social en passant par le sociétal.
La confiance, les Français semblent prêts à l’accorder à
ceux qui proposent une vision d’avenir.
Tout l’enjeu des partis centristes sera d’en développer une
crédible avec le courage nécessaire pour l’appliquer.
Alors, ils seront enfin capables de mériter cette confiance.