Les «vieux» peuples démocratiques regardent la liberté comme
un dû voire, plus inquiétant, comme une gêne nécessaire ou pire, comme un
problème.
Il leur faut, à périodes répétées, des piqûres de rappel
pour qu’ils se souviennent que, partout dans le monde, des peuples et des
individus meurent pour acquérir cette liberté que nous possédons et que parfois
nous dédaignons.
De l’Afghanistan à la Chine, de la Russie à Cuba, de l’Iran
au Zimbabwe, ils sont nombreux ceux qui se lèvent pour dire non à la dictature,
à être emprisonnés et à être tués.
Les événements de l’Ukraine qui se passent aux portes de
l’Union européenne nous rappellent cette évidence et les luttes pas si
lointaines des peuples des ex-pays de l’Est pour leur liberté ainsi que pour
rejoindre cette union que nous n’arrêtons pas de stigmatiser au lieu de nous
retrousser les manches pour l’approfondir et lui donner enfin sa vraie
personnalité.
Berlin 1953, Budapest 1956, Prague 1968, Berlin et Bucarest
1989, Moscou 1991 et, aujourd’hui, oui, Kiev, qui est dans la même lignée même
si l’URSS a disparu (au grand dam de Poutine) et le «communisme réel» (sic)
avec lui.
Oui, pendant que nous luttions péniblement pour faire une
Union européenne, terre de liberté, il y avait tous les autres Européens qui
rêvaient de nous rejoindre et qui rêvent toujours de le faire pour ceux qui
n’ont pas eu la chance, oui la chance, de le faire jusqu’à présent.
Et nous, centristes, nous devons affirmer que cette lutte
pour la liberté est un droit inaliénable des peuples et nous devons nous battre
à côté de tous ces peuples du monde entier qui désirent cette liberté et de ces
européens qui veulent nous rejoindre pendant que, dans les sondages, les
citoyens de l’UE font la fine bouche sur une union qui pourtant nous garantit
la paix et une certaine prospérité depuis près de 70 ans.
N’oublions jamais que quand les peuples sont fatigués de la
liberté, ils sont fatigués d’être des grands peuples parce que, oui, la liberté
est un choix difficile et qu’il est loin d’être gratuit.
Si demain nous parvenons enfin à bâtir une vraie Europe
fédérale, une des priorités du Centre et des partis centristes européens, nous
ne le ferons qu’avec des peuples et des individus libres.
Merci aux Ukrainiens morts sur les barricades au nom de la
liberté de nous le rappeler avec leur sang. A eux maintenant d’avancer vers la
démocratie, la vraie, et non pas une parodie de démocratie comme cela a été le
cas ces dernières années lorsque les politiciens véreux et les affairistes
avaient mis la main sur la «révolution orange» avec la bénédiction du pouvoir
russe.
A eux de nous rejoindre dans l’Union européenne.
A nous de leur souhaiter la bienvenue.
Centristement vôtre
Le Centriste