Si vous lisez des articles sur l’Alternative (l’organisation
«coopérative» du Mouvement démocrate et de l’UDI) ou, plus sûrement, sur l’alliance
entre le Mouvement démocrate et l’UDI, ceux-ci parleront des négociations pour
constituer les listes pour les prochaines élections municipales et européennes
ou des chamailleries entre nouveaux alliés et même entre «anciens alliés» (les
partis regroupés dans l’UDI).
En revanche, pas une ligne sur le projet politique, le programme
électoral, les valeurs et les principes du Centre et du Centrisme…
Ce n’est pas tant que l’on parle et reparle de la tambouille
électorale (il faut bien parler, négocier et trouver des compromis dans les
alliances entre partis) que le fait que l’on ne parle que de ça (ou des bobos
de François Bayrou et de la maladie de Jean-Louis Borloo)!
Et quand ce n’est pas la cuisine interne qui est à l’honneur,
ce sont les turpitudes avec les alliés UMP comme à Paris (NKM) ou à Neuilly-sur-Seine
(Fromantin), sans oublier, évidemment Pau (Bayrou).
Les jours qui viennent de s’écouler n’ont malheureusement
pas dérogé à cette règle.
Trois exemples parmi d’autres: les règlements de compte entre
François Bayrou et Rama Yade sur fond de choix des têtes de liste aux
européennes, les passes d’armes entre Jean-Louis Borloo (président de l’UDI) et
Philippe Vigier (porte-parole de l’UDI) parce que ce dernier avait attaqué Yves
Jégo (délégué général de l’UDI), protégé du premier, alors que celui-ci s’était
bombardé chef par intérim de l’UDI en l’absence de Borloo, les nouvelles
défections MoDem à Paris avec ralliements à la candidate du PS Anne Hidalgo
sans oublier la liste dissidente du Nouveau centre dans le XX°.
Bien sûr, nous savions que l’Alternative était d’abord une
entente électorale pour éviter que le Mouvement démocrate et l’UDI se prennent
une double-double-claque aux prochaines échéances (double-claque aux
municipales, double-claque aux européennes).
Mais cela ne justifie pas que cette entente vire au plus
minable des marchandages politiciens sur fond de règlements de compte et de
petites ambitions personnelles alors que l’on ne sait toujours pas sur quoi,
politiquement parlant, l’UDI et le Mouvement démocrate sont d’accord.
Les découragements des militants, un peu partout en France,
pire, ceux des sympathisants qui sont aussi des électeurs, devraient pourtant
inspirer les leaders des partis centristes à être un peu plus responsables.
Est-ce trop demander?
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC