Or donc François Hollande aurait engagé un «virage
social-démocrate» voire un «virage centriste» lors de se conférence de presse
du 14 janvier avec son «pacte de responsabilité» et sa nouvelle politique
économique de l’offre (donner des marges de manœuvre aux entreprises) alors
qu’il aurait privilégié jusqu’à présent une politique de la demande (donner des
moyens supplémentaires aux consommateurs).
Ce «tournant libéral» du chef de l’Etat mettrait à mal les
lignes partisanes et les alliances politiques avec des centristes et des
modérés de droite sensibles au nouveau discours alors que la droite dure
resterait «droite dans ses bottes».
Ainsi, de Jean-Louis Borloo à Jean-Pierre Raffarin en
passant évidemment par le «hollandais déçu» François Bayrou, les centristes ont
expliqué que François Hollande allait dans la bonne direction.
Du coup, certains commentateurs se sont empressés de saluer
le coup de maître du président de la république qui serait soit tactique (récupérer
l’électorat modéré pour sa prochaine candidature à l’Elysée en 2017), soit
politique (un renversement d’alliance entre un PS enfin social-démocrate assumé
et une Alternative centriste).
Sans répondre sur le fond – cela ne sera possible qu’avec le
temps – ce virage centriste en rappelle d’autres comme ceux de François
Mitterrand en 1983 et 1988 ou celui de Jacques Chirac en 2002.
Sans oublier toutes les petites inflexions centristes que
tous les présidents et premiers ministres de gauche et de droite ont pris à un
moment ou à un autre de leurs mandats depuis que la V° République existe.
Le problème est que ces virages et ses tournants se
terminent le plus souvent en queue de poisson dans le fossé ou dans le mur!
D’abord parce que la Gauche ou la Droite ne deviennent
jamais le Centre, elles restent Gauche et Droite, donc sur des positions
idéologiques qui ne sont pas celles du Centre.
Ensuite parce qu’un virage centriste n’a de chance de
perdurer que si les partis centristes sont assez puissants pour empêcher la
Gauche et la Droite de lorgner vers leurs tropismes naturels.
Or, souvent, lors de ces virages susmentionnés, les
centristes n’étaient pas dans une position de force ainsi que c’est le cas
actuellement.
Enfin et surtout parce que gouverner au centre n’est
toujours pour la Gauche et la Droite que la matérialisation que leurs
clientélismes idéologiques ne sont que du bavardage inapplicable concrètement
mais que, lors de chaque élection, il faut aller conquérir son électorat
traditionnel qui, lui, attend ces signes partisans pour se reconnaître dans les
partis ou les candidats de leurs camps respectifs.
Alors le fossé et le mur sont là où se retrouvent souvent
les centristes qui se sont laissé duper…
Bien sûr, nous connaissons la solution pour que ces virages
centristes soient pérennes: que le Centre soit assez fort pour le diriger lui-même!
Centristement vôtre
Le Centriste