Le début d’année 2014 n’a pas, pour l’instant, clarifié les
relations entre le Mouvement démocrate et l’UDI à l’intérieur de l’Alternative comme nous le montre quotidiennement des articles dans les journaux.
On a l’impression que les deux «partenaires» sont en train
de se jauger et de jouer au poker menteur afin, d’une part, de savoir ce que l’autre
a dans le ventre (et réellement en tête) et, d’autre part, afin d’avancer ses
pions et se mettre en position de force tout en jouant la partition de la
coopération.
Que ce soit au niveau des listes pour les municipales ou
bien celles pour les européennes, Jean-Louis Borloo et François Bayrou ont du
mal à se mettre d’accord.
Pire, ils donnent l’impression d’être dépassés par les
situations locales et leurs enjeux.
Dans certaines villes et régions, l’UDI et le MoDem sont
capables de s’entendre, dans d’autres cela s’avère très difficile et parfois
même impossible puisque les deux partis sont même des rivaux et non des alliés
comme ils devraient l’être.
Deux raisons principales à cela.
Tout d’abord, une méfiance de l’autre qui a atteint son
paroxysme à Paris puisque l’on soupçonne l’autre de ne se servir de l’Alternative
que pour son propre intérêt et non dans le cadre d’une union égale et pour l’intérêt
du Centre.
Ensuite, les revendications personnelles des élus et des
militants de chaque camp qui ne veulent pas laisser leur place à leurs «partenaires».
Cela se double d’une méfiance et des revendications
personnelles qui agitent l’intérieur de l’UDI, dont il faut rappeler qu’elle
est une confédération et non un parti centralisé, au grand dam de Jean-Louis
Borloo.
Bien évidemment, lors de la préparation d’élections avec l’établissement
d’une liste des candidats et sont lot de recalés, les tensions sont extrêmes
dans les partis et les coalitions en général.
Le cas de l’Alternative, de ce point de vue, ne semble guère
différent.
Pour autant, ces divergences peuvent aboutir à une situation
extrême par la constitution d’alliances avec des camps opposés ainsi que des
oppositions frontales entre des listes UDI et MoDem.
Plus, les responsables de l’Alternative avaient un peu vite
affirmé que le temps des élections de 2014 serait, à la fois, le véritable
lancement de la nouvelle «organisation coopérative», son envol dans l’opinion
publique et la vraie preuve que les centristes peuvent s’unir.
Or, force est de constater, pour l’instant, que ce temps est
plus celui des divisions, d’autant qu’aucune plateforme programmatique ne vient
cimenter les divergences et les méfiances entre les personnes.
Rien n’est évidemment perdu mais il ne faudrait pas trop
tarder à se mettre d’accord. Surtout, il ne faudrait pas que les difficultés
actuelles ne prennent de l’importance, ne soient le début d’un déballage plus
fort, menaçant alors un édifice encore trop fragile.
Jean-Louis Borloo et François Bayrou ayant sans doute trop à
perdre dans un fiasco de l’Alternative, on devrait s’acheminer, cahin-caha, à la
formalisation d’un modus vivendi sinon d’une réelle entente.
Attention toutefois que celui-ci n’est pas l’air trop bancal,
devenant la cause de l’échec de cette refondation centriste.
Une refondation qui attend ses vraies fondations en 2014.
Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC