Pour justifier un vote contre la loi Macron – du nom du
ministre de l’Economie – qui veut libérer l’économie d’un certain nombre de
carcans et relancer la croissance, Jean-Christophe Lagarde, le président de l’UDI
a déclaré qu’il s’agissait d’une «petite boîte à outils» estimant qu’«il y a
des petites avancées utiles, mais c'est un bricolage qu'on nous présente comme
la huitième merveille du monde. Il ne faut tout de même pas exagérer».
Tout en reconnaissant que les mesures qu’elle contient vise
à libérer l’économie française, cheval de bataille des centristes, il a ajouté:
«c'est vrai qu'elle (l’économie française) est enfermée, corsetée, paralysée».
Une telle prise de position alambiquée est assez décevante
tant sur la forme que sur le fond.
En effet, si cette loi présentée par Emmanuel Macron libère
l’économie française ne serait-ce qu’un peu, même si ce n’est pas suffisant aux
yeux de Lagarde, c’est-à-dire qu’elle contient tout de même des avancées
positives, pourquoi donc ne pas la voter malgré tout en attendant de pouvoir
faire plus.
Une tel comportement s’apparente donc plus à de l’opposition
systématique qu’à une ouverture à toutes les bonnes initiatives ou à toutes
celles qui vont dans le bon sens, de quelque bord politique qu’elles viennent
qui était la devise que Jean-Louis Borloo avait mise en pratique et qui est
celle, plus généralement, des centristes.
Mais c’est là, peut-être, que se trouve le problème de
Jean-Christophe Lagarde.
Se décrivant comme un humaniste centriste, il parle et agit
souvent en partisan sectaire et intransigeant.
Pour justifier une telle impression, le président de l’UDI
explique qu’il a des convictions fortes et qu’il les défend.
Pour ses adversaires de l’UDI, c’est parce qu’il serait peu
ouvert au dialogue et aurait une tendance autoritaire affirmée.
Cependant, on pourrait aussi y voir un certain manque
d’assurance en soi et la volonté de montrer à son camp et surtout aux Français
que l’on est un opposant sans concession de peur que son appartenance centriste
soit vue comme de la faiblesse et de la mollesse.
Car Jean-Christophe Lagarde a encore besoin de s’imposer
alors même qu’un membre de son parti, Maurice Leroy, vient de déclarer, après d’autres,
qu’il n’avait ni le charisme, ni l’expérience pour être candidat à l’élection
présidentielle de 2017.
Quoi qu’il en soit cette prise de position est dans le droit
fil de celle du président de l’UMP, Nicolas Sarkozy, alors qu’elle n’est pas
forcément partagée par tous les modérés du parti de droite.
Surtout, elle est contradictoire avec la déclaration du
député UDI Michel Zumkeller qui, lors de l’audition du ministre de l’Economie à
l’Assemblée nationale a déclaré à ce dernier que «le groupe UDI va aborder ce
débat sans hostilité particulière, plutôt avec une certaine perplexité. On
souhaite vous proposer des choses, qu'elles puissent être entendues, qu'on
puisse travailler ensemble. Et nous verrons à l'issue du débat quelle sera
notre position».
Ce qui semble être plus proche de la pratique et du
pragmatisme centristes.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC
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