Suite à l’élection de
Jean-Christophe Lagarde à la présidence de l’UDI, le vainqueur mais aussi le
vaincu, Hervé Morin, ont déclaré vouloir continuer à renforcer le parti
centriste ensemble.
Dans une intervention juste après la proclamation des
résultats, Jean-Christophe Lagarde adresse son «salut fraternel» et «tends la
main» à Hervé Morin, ajoutant, «je sais que comme il l’a dit lui-même que ‘ce
que nous avons construit ensemble est trop précieux pour être défait à cause
d’une déception’».
Puis d’expliquer que «dans la campagne, j’ai dit n’avoir que
des concurrents et non des ennemis. A compter de cette heure, je n’ai que des
partenaires pour conduire l’UDI au succès (…). Ma première responsabilité
consiste à créer après les frictions occasionnées par toute campagne interne,
les conditions de l’unité. Les militants ont fait un choix. Ils se sont
prononcés majoritairement et largement. Ils ont tranché mais tous veulent
aussi unanimement l’unité du parti. Je le dis solennellement ce soir, comme je
m’y suis engagé : je gouvernerai avec tous et pour tous. La collégialité sera
la règle. (…) Dès demain, matin je serai au travail pour constituer une direction
plurielle, unie et rassemblée».
Réagissant à sa défaite, Hervé Morin affirme dans un
communiqué prendre «acte du résultat même si les manœuvres décrites par la
presse ont altéré la sincérité du processus électoral». Mais il précise aussi
qu’il demeurera dans le parti: «j’entends poursuive mon action en tant que responsable
de l’UDI, avec tous les bâtisseurs qui m’ont accompagné durant cette campagne.
Je veux leur dire que ce résultat m’engage et m’incite plus que jamais à porter
le message qu’ils ont été si nombreux à soutenir».
Au-delà du congrès du parti du 15
novembre qui avalisera les résultats et intronisera Jean-Christophe Lagarde à a
tête de l’UDI, il faudra attendre les semaines qui viennent pour voir si ces
déclarations auront une vraie traduction concrète alors que les deux hommes ont
nombre de litiges entre eux.
De même, il faudra voir ce que
feront les soutiens d’Hervé Morin au premier rang desquels Jean-Christophe
Fromantin.
Le député-maire de
Neuilly-sur-Seine n’a pas eu de mots assez durs durant toute la campagne pour
critiquer son organisation et la sincérité des votes, tant au premier qu’au
second tour.
Il a également attaqué durement
Jean-Christophe Lagarde, ce qui n’augure pas d’une relation apaisée entre les
deux hommes.
Du coup, il pourrait contester la
légitimité du nouveau président, peut-être même devant les tribunaux, ou
quitter le parti comme il a laissé entendre l’une et l’autre de ces
éventualités.
Dans un communiqué de presse
publié après les résultats du scrutin, il affirme émettre «de sérieux doutes
sur la sincérité de ce scrutin» et «estime que Jean-Christophe Lagarde ne sera
pleinement président de l’UDI que lorsque la CNAT (Ndlr: l’autorité chargée de
contrôler les élections) aura levé les doutes qui ont pesé et continuent de
peser sur le déroulement de cette élection.»
Et de lancer une accusation grave à l’encontre de
Jean-Christophe Lagarde: «avant les résultats du premier tour, un huissier a
déclaré, en présence des quatre candidats, qu’il avait des éléments de nature à
alerter TRACFIN (l’instance de traitement du renseignement et de l’action
contre les circuits financiers clandestins). Je n’ai pas reçu les explications
demandées suite à ces propos plus qu’inquiétants prononcés par un officier
ministériel.»
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