L’indignation soulevée au centre par la volonté de Nicolas
Sarkozy de créer une nouvelle maison commune entre droitistes et centristes en
absorbant l’UDI et, pourquoi pas, les restes du Mouvement démocrate, a été une
réaction normale, saine et réconfortante.
Cela dit, l’entreprise sarkozyste n’est que le prolongement
de celle lancée par Jacques Chirac en 2002 avec son bras droit d’alors, Alain
Juppé qui, allié aujourd’hui avec François Bayrou – qui, à l’époque, avait juré
qu’il ne jouerait jamais les supplétifs de l’UMP… – veut faire l’union de la
Droite et du Centre pour la présidentielle de 2017 dès le premier tour.
Une sorte de fusion soft défendue également par François
Fillon ou Jean-Pierre Raffarin ainsi que par tous les quadras et quinquas aux
dents longues de l’UMP.
Bien entendu, le peu d’estime pour les centristes de Nicolas
Sarkozy et sa proposition de fusion hard ne pouvait laisser les centristes sans
réponse.
Bien.
Mais l’important pour être indépendant en politique c’est
d’avoir un vrai projet et que les électeurs soient bien conscients que celui-ci
est bien original et différent de l’offre que l’on peut trouver ailleurs.
Car le problème des partis centristes aujourd’hui c’est que
rien ne les distingue de rien!
Ils pourraient tout aussi bien défendre nombre de mesures du
gouvernement Valls – et beaucoup d’entre eux le feraient sans doute si nous
étions dans un régime parlementaire type III° ou IV° République – que de s’allier
directement avec l’UMP – même si cette dernière ne sait pas trop où elle va
actuellement.
Or, pour exister politiquement, il faut avoir quelque chose
à vendre à l’électeur qui vous rend unique à ses yeux.
C’est cela que l’on attend des partis centristes, qu’ils
nous prouvent qu’ils ne sont pas dans le copier-coller d’idées venant de la
Droite et de la Gauche mais qu’ils ont une ambition pour la France avec un
projet indépendant, novateur et réformiste.
Si ce n’est pas le cas, ils peuvent juste espérer ce que
François Bayrou a été lors de l’élection présidentielle de 2007, un réceptacle
de tous ceux qui ne voulaient pas de Nicolas Sarkozy et de Ségolène Royal.
Mais, aujourd’hui, c’est plutôt Marine Le Pen qui remplit ce
rôle peu valorisant par ailleurs.
Et si ce n’est vraiment pas le cas, s’ils sont incapables de
pondre ce projet, autant rejoindre tout de suite l’UMP (les centristes de
gauche, eux, ont déjà quitté le navire MoDem).
Cela ne sonnera pas la mort du Centre et du Centrisme mais
bien de ces partis centristes incapables de répondre aux défis de ce début de
XXI° siècle.
Une sorte de sélection naturelle en quelque sorte.
Centristement votre
Le Centriste
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