Yves Jégo, candidat à la présidence de l’UDI, n’a jamais su
très bien où il se situait politiquement depuis des années où il navigue à vue
dans l’espace droitiste.
Sa bourde où il a confondu l’UDI et l’UMP alors que beaucoup
de centristes ne voient en lui qu’un faux ami qui a toutes ses références à
droite est son dernier fait d’arme en la matière.
Le problème est que, du même coup, il envoie une image des
centristes peu reluisantes, accréditant la thèse que ceux-ci ne sont que des
opportunistes.
Venu au Parti radical par haine de François Fillon qui
l’avait débarqué de son gouvernement et par dépit amoureux d’un Nicolas Sarkozy
qui ne l’avait alors pas soutenu, lui qui faisait partie des ultras-sarkozistes,
il s’est vite trouver un nouveau chef à admirer, Jean-Louis Borloo qu’il a
rejoint et dont il est devenu le fidèle d’entre les fidèles au Parti radical
puis à l’UDI, troquant son discours de droite pour un discours centriste sans
états d’âme.
Quand Borloo a quitté la présidence de l’UDI, il a réussi à
se faire nommer «président par intérim» car il semblait aux yeux des barons du
parti totalement inoffensif.
D’autant qu’il avait donné sa parole de ne pas se présenter
à la future élection du président de l’UDI.
Ou, plutôt, en acceptant la règle que le président par
intérim ne puisse se présenter.
Pour la contourner, il lui a suffi de démissionner de son
poste, le jour où il a annoncé sa candidature!
Une démarche pas très glorieuse mais inattaquable…
Candidat en «tandem» avec une autre groupie de Jean-Louis
Borloo, Chantal Jouanno, il espère pouvoir amener à lui les votes des militants
du Parti radical dont il est, en quelque sorte, le candidat officieusement
officiel, ainsi que ceux des adhérents directs, c’est-à-dire ceux qui n’étaient
pas encartés avant la création de l’UDI et qui sont devenus militants de la
confédération et non d’une de ses composantes (comme Jouanno).
Le coup est jouable même s’il n’est pas le favori.
Mais il pourrait rafler la mise en étant le candidat le
moins toxique pour l’UDI, c’est-à-dire celui qui garantirait que la formation
n’implose pas suite à l’élection d’un Morin, d’un Lagarde ou d’un Fromantin.
De même, le fait, comme il le laisse entendre, qu’il
pourrait démissionner si Jean-Louis Borloo revenait dans la politique active ou
qu’il pourrait être le président d’un parti qui aurait le même Borloo comme
candidat à la présidentielle, pourrait lui amener des voix de ceux qui pensent
que seul l’ancien député-maire de Valenciennes peut assurer la cohésion de l’UDI.
Quoi qu’il en soit, s’il parvenait à ses fins en devenant
président de la formation centriste, c’est à coup sûr le Centre et le Centrisme
qui seraient les grands perdants.
Certains parlent, pour faire barrage à ce mauvais scénario,
d’une alliance entre les deux frères ennemis Jean-Christophe Lagarde et Hervé
Morin qui, pourtant, ont un gros passif entre eux.
Si tel était le cas, alors l’homme à l’ambition sans
convictions aurait au moins réussi à souder une partie du Centre.
Même par défaut, ce ne serait pas rien…
Centristement votre.
Le Centriste
très pertinent !
RépondreSupprimer