Il suffit de se promener dans nos villes pour voir les murs
couverts d’affiches haineuses, la plupart du temps contre le gouvernement en
place et sa majorité socialiste.
Elles sont collées par des partis d’extrême-droite mais
aussi par ces fameux mouvements qui se disent «populaires» et ne sont souvent
que populistes, voire séditieux, comme Jour de colère, les Bérets rouges, les
Vestes jaunes et autres Printemps français.
Bien sûr, à chaque fois que la gauche est au pouvoir,
l’extrême-droite déverse son fiel contre elle, comme à chaque fois que la
droite est au pouvoir, c’est l’extrême-gauche qui s’y colle dans cette
entreprise traditionnelle hautement… imbécile réduisant le débat démocratique à
des slogans insultants et des soi-disant «bons mots».
Pour autant, l’atmosphère politique actuellement pas très
saine participe de ce délitement dont cet affichage n’est en quelque sorte que
l’illustration.
Sans jouer à «autrefois c’était mieux» parce que c’est totalement
faux, il est non moins évident que tout cela rappelle de bien mauvais souvenirs
historiques.
De leur côté, les médias participent à la curée en se
délectant des attaques virulentes des responsables politiques, les uns contre
les autres, qui pullulent dans les colonnes des journaux, sur les ondes
radiophoniques ou à partir de plateaux de télévision.
Ils participent même à la curée, certains étant devenus de
simples instruments de propagande pour un camp quand ce n’est pas contre le
camp adverse avec cette mauvaise foi qui caractérise la malhonnêteté
intellectuelle que pourtant doivent refuser déontologiquement les journalistes
et que l’on retrouve sur les affiches précitées.
Il ne s’agit pas d’édulcorer ou d’émasculer le débat
politique mais il serait de bon ton de lui donner le sérieux nécessaire avec un
fond qui aurait enfin le dessus sur la forme, où le respect de son
interlocuteur serait la règle et non son dénigrement systématique, où l’insulte
ne serait plus l’argument principal.
De ce point de vue, les centristes ont le devoir en vertu
des valeurs qu’ils défendent de demander et d’être les garants d’un débat
politique assaini ce qui ne veut pas dire sans aspérité et sans défendre ses
convictions néanmoins vidé de cette haine qui gangrène actuellement les
fondements de la démocratie représentative.
Cette dernière ne peut exister sans la liberté de parole et
d’opinion mais elle ne peut exister, non plus, sans un minimum de consensus, de
compromis et de respect.
Et pour cela, il faut une classe politique responsable.
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