Un journaliste sans doute «bien informé» ou prenant ses
désirs pour des réalités, expliquait lors d’une de ses chroniques que Nicolas
Sarkozy serait candidat en 2017 (ça, c’est pas une info!) et que pour cela il
aurait besoin des voix centristes qu’il négocierait avec François Bayrou qui,
entre temps, aurait «balayé» Jean-Louis Borloo de l’espace centriste selon l’analyse
de l’ex-président de la république.
Le retour à droite de François Bayrou permettant cet accord
entre les deux tours (sans doute notre journaliste voit Bayrou à nouveau
candidat, ce qui n’est sans doute pas une info, non plus!) contre certainement
quelques strapontins à la mode du ralliement du Nouveau centre en 2007.
C’est évidemment un possible scénario qui se base évidemment
sur un fiasco de la refondation centriste dont profitera d’abord François
Bayrou, pour récupérer ses anciennes troupes parties flirter quelques temps
avec Jean-Louis Borloo, puis Nicolas Sarkozy, selon le vieux adage
mitterrandien comme quoi le Centre n’est ni de gauche, ni de gauche, une phrase
bien dans la conception politique d’un ancien homme d’extrême-droite.
Un scénario d’autant plus plausible que les centristes ne
sont pas très bien partis dans leur Alternative, ne suscitant guère un
mouvement d’énorme sympathie dans l’opinion publique et ne parvenant pas à
faire bouger les lignes, pour l’instant (il leur reste, il est vrai, encore du
temps pour cela), le tout sur fond de chamailleries.
Une autre voie serait, bien sûr, d’accompagner le «virage
social-démocrate» de François Hollande en étant les possibles supplétifs d’une
victoire de la gauche en 2017 avec un accord du même carat que celui que pourrait
négocier Sarkozy.
Il n’est pas plus inepte que le premier cité (politiquement
parlant) mais se heurtera sans doute à l’incapacité de l’actuel président de la
république à imposer la présence des centristes dans sa majorité à la gauche du
Parti socialiste alors que l’alliance Droite-Centre a déjà, elle, une réalité
concrète ne serait-ce, déjà, que dans la composition de l’UMP.
Pour autant, ces deux scénarios marqueraient une nouvelle
fois l’échec de l’édification d’un Centre indépendant, assez fort pour traiter
d’égal à égal avec la Gauche ou la Droite dans des négociations afin de bâtir
une nouvelle majorité où les thèses et les valeurs centristes seraient
réellement prises en compte et où le(s) parti(s) centriste(s) serai(en)t
capable(s) de les imposer car représentant une force politique majeure.
On voit bien, en tout cas, comment à gauche et à droite on
souhaite instrumentaliser, sinon les partis centristes, du moins l’espace
centriste fin de récupérer les électeurs centristes mais également les
électeurs modérés de droite et de gauche qui pourraient être tentés par un vote
centriste.
Cette stratégie n’est évidemment pas nouvelle.
Elle profite de l’incapacité du Centre à «sécuriser» son
espace politique avec une formation (centralisée ou confédérée) solide et un
projet attrayant décliné dans un programme d’espoir capable de susciter une
adhésion forte des Français.
Depuis longtemps, je prétends que cela n’est pas une
fatalité (et l’histoire nous l’a montré en France et dans le monde).
Dès lors, la première tâche des centristes après les
municipales et les européennes, sera, quel que soit le résultat de ces deux consultations
populaires, de se mettre au travail dans le sens que je viens d’indiquer.
Et cela sans se demander si Nicolas Sarkozy va revenir (oui,
il va revenir!) ou si François Hollande va continuer à dériver vers une gouvernance
centriste tout en ne franchissant pas certaines limites (oui, il le fera!).
L’important pour le Centre n’est pas de vivre en autarcie,
ni de fermer les yeux sur ce qui se passe ailleurs mais il est, d’abord, de s’intéresser
à ce qu’il est, ce qu’il veut devenir et ce qu’il peut offrir aux Français.
Le tout, débarrassé des petits arrangements entre faux amis.
Un vrai challenge à la hauteur de la vision humaniste du
Centrisme.
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