Dans l’extrémisme, on ne défend que son camp et sa clientèle
alors que dans l’équilibre on défend tous les camps et tous les citoyens, non
pas en prenant un peu de chaque côté mais en faisant en sorte que chacun puisse
obtenir le plus possible en regard d’une société libre et sûre composée de
personnes égales et différentes par une politique responsable et consensuelle
faite de réformes qui adaptent la société continuellement par rapport aux
progrès et au développement des facultés humaines, le tout dans la référence
constante à un humanisme intégral, c’est-à-dire dans le respect de l’être
humain.
C’est là que se trouve le courage politique.
Le parcours extraordinaire de Nelson Mandela est là pour le
démontrer de manière éclatante.
Tout comme les efforts sans cesse renouvelés de Barack Obama,
même si ceux-ci n’ont malheureusement pas obtenu les résultats escomptés devant
la volonté manifeste des extrémistes du Parti républicain de les torpiller
systématiquement.
N’oublions pas que l’un et l’autre ont été vertement
critiqués par les radicaux de droite et de gauche pour leur mollesse ainsi que
pour leur recherche du compromis.
Car cette démarche centriste, la vraie, celle qui consiste à
proposer un juste équilibre, a toujours été combattue férocement par tous les
clientélismes politiques.
Et comme elle refuse les pratiques de ces derniers,
c’est-à-dire la diabolisation de l’autre, l’invective, la critique
systématique, les rumeurs et les dénigrements sans fondement, elle est
considérée comme une faiblesse.
Combien de fois n’a-t-on pas demandé à Nelson Mandela d’être
plus agressif? Combien de fois s’est-on étonné de voir Barack Obama proposer
toujours et encore de travailler avec des républicains qui lui claquent la
porte au nez, ce qu’il a, une nouvelle fois fait lors de son discours sur
l’état de l’union du 29 janvier dernier?
Le vrai courage politique est de tenir bon, de ne pas se
décourager car la bonne voie pour gouverner un pays ou le monde est bien ce
juste équilibre et la construction d’un compromis quand cela est possible et
nécessaire.
Au moment où dans le monde les extrémismes semblent en
résurgence avec le Tea Party aux Etats-Unis, le nationalisme débridé en Chine,
le rejet de l’autre en Inde, les mouvements factieux en France, l’Ukip en
Grande Bretagne, les néo-nazis de l’Aube dorée en Grèce, l’important est de se
rassembler derrière des valeurs communes à la démocratie républicaine.
Et le Centre est le mieux placé pour proposer cette
alternative à la violence des mots, des actes et des arrière-pensées.
Non pas dans une union nationale improbable ou un unanimisme
introuvable mais dans la capacité de gouverner pour tous et de bâtir des
compromis.
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