49% des Français (pourcentage le plus élevé), interrogés en
novembre dernier par l’institut de sondage CSA, considèrent que son histoire est
ce qui définit le mieux la France devant sa gastronomie (46%), ses paysages et
ses terroirs (40%), son modèle de protection sociale (38%) et sa devise
républicaine «Liberté, égalité, fraternité» (33%). A noter que le chauvinisme
arrive dans les derniers avec 7% de citations…
Tout cela serait parfait si les Français connaissaient leur
histoire ce qui malheureusement est très loin d’être le cas!
Ce qu’ils célèbrent dans ce sondage, c’est plutôt le fait
que l’histoire de France est glorieuse parce qu’on le leur dit (et non parce
qu’ils le considèrent comme tel) et que nous avons été, grâce à Charlemagne,
Richelieu, Louis XIV, Napoléon et quelques autres personnages plus ou moins
controversés, une des plus grandes puissances mondiales voire la plus grande.
Tout cela a plus à voir avec de la légende nationaliste qu’avec
l’histoire.
Pourtant, savoir d’où nous venons et ce qui est survenu dans
le passé est d’une grande importance pour qui veut être capable de conduire sa
vie en toute connaissance de cause et pour qu’une communauté puisse faire des
choix collectifs responsables.
Sans discuter ce que veut dire raconter l’histoire d’un
pays, d’une civilisation ou du monde avec tous les problèmes que cela pose,
tant du point de vue de l’objectivité, de la véracité, de la manière dont on le
raconte et d’où on se place pour le faire, la connaissance du passé nous permet
de nous appuyer sur l’expérience afin d’explorer les possibles acceptables et
refuser les aventures dont le passé nous montre tous les dangers.
Comment apprécier à sa juste valeur le régime démocratique
et rejeter un nouvel Hitler lorsque l’on se rend compte qu’à peine près de soixante-dix
ans après sa mort, beaucoup de jeunes allemands ne savent pas ce que le
dictateur nazi a fait quand ils ne connaissent même pas son nom?!
Et l’on pourrait multiplier les exemples tout aussi
édifiants.
Les «grandes leçons» de l’histoire ont pour but de nous
faire progresser vers une plus grande humanité.
C’est la raison pour laquelle le Centre dans sa démarche
humaniste estime que la réflexion historique la plus honnête doit être un outil
pour construire le présent et imaginer le futur.