Or donc les bans ont été publiés et voici le contrat de
mariage entre Jean-Louis Borloo et François Bayrou, un document de trois pages
qui fixe les règles entre les deux formations centristes, l’UDI et le Mouvement
démocrate.
Rien de très révolutionnaire par rapport à ce qui était
prévu si ce n’est que le texte est plus long et que l’on a essayé de synthétiser
les différences pour les transformer en convergences.
Exercice pour le moins difficile qui n’est pas vraiment
atteint ce qui donne un verbiage parfois indigeste, parfois totalement
illisible.
Rien que la forme et la dénomination de cette «organisation
coopérative» (sic!), «UDI-MoDem: le Centre, l’Alternative» (resic!) ne sont pas
d’une clarté et d’une simplicité évidente.
Cependant, l’important est plutôt à rechercher dans les
affirmations sèches telles que «Nous condamnons la politique suivie par la
majorité actuelle et le gouvernement», «L’alliance avec le PS est impossible», «La
droite républicaine, en ce qu’elle est fidèle aux valeurs humanistes, est notre
partenaire naturel».
Ici, c’est clairement Jean-Louis Borloo qui a dicté la
nouvelle règle centriste à François Bayrou.
Quant à la forme de cette union, cette fameuse «organisation
coopérative» qui doit être «une forme politique nouvelle à inventer qui
respecte et fédère des sensibilités politiques différentes», elle contentera
François Bayrou, laissant à chacun une latitude dont on verra à l’usage si elle
ne porte pas en germes une séparation finale dès que les difficultés surgiront
à propos de lignes politiques fondamentales même si les signataires de la
charte précisent que «nos idées nous unissent, nos valeurs n’ont jamais cessé d’être
les mêmes, nos convictions aussi» et que seule la «bipolarisation» est
responsable de leurs divisions passées.
Enfin, notons que cette union centriste se fait en rapport
avec la situation de la France selon les termes de la charte, ce qui laisse
penser qu’elle se situe plus dans la réaction que dans l’action et que le
rapprochement a été rendu possible parce qu’il est «contre» (le gouvernement et
le président de la république actuels) plutôt que «pour» (un projet et un programme
politiques).
Il reste donc du chemin à faire pour qu’elle devienne le
terreau d’un espoir politique à vocation humaniste.
Bien entendu, ce ne sont que des mots et l’essentiel sera,
dans les semaines et les mois qui viennent, les actes (notamment en termes de
projet) pour savoir s’il s’agit d’un événement seulement médiatique ou à vraie
portée politique.
Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC