Alors qu’ils sont alliés avec les
Conservateurs dans le gouvernement actuel de David Cameron, les centristes
britanniques du Parti libéral-démocrate se disent prêts à gouverner avec les
Travaillistes si ceux-ci parviennent au pouvoir lors des prochaines élections
législatives de 2015.
C’est en tout cas ce qu’affirme
le vice-premier ministre actuel et président des Libéraux-démocrates, Nick
Clegg:
«Bien sûr que je pourrait faire
partie d’une coalition Travailliste-Libéraux démocrates si c’est ce que veut
clairement le peuple britannique et, bien entendu, s’il est possible d’en
former une» a-t-il dit lors d’une conférence de presse.
Pour lui, l’important est de ne
pas laisser un seul parti gouverner le Royaume Uni, que ce soient les
Conservateurs ou les Travaillistes.
Il faut qu’il y ait une formation
qui tire le gouvernement vers le centre de l’échiquier politique.
Ainsi, il a déclaré que son parti
n’essaierait pas «de retourner au gouvernement en se courbant face à l’un des
autres partis – nous voulons y être afin de les arrimer au centre libéral… en
plein centre. Nous ne sommes pas là pour promouvoir le système des deux partis
dominants. Nous sommes là pour le détruire».
Pour autant, Nick Clegg ne remet
pas en cause les accords actuels avec les Conservateurs et la présence de sa
formation politique dans le gouvernement Cameron.
De même, il déclare ne pas savoir
s’il pourra travailler avec le leader de la Gauche, Ed Miliband.
Il demande à ce dernier de ne pas
dénigrer tout le travail qui a été fait pour remettre le pays sur de bons rails
après le long passage des Travaillistes au pouvoir (de Tony Blair à Gordon
Brown).
Rappelons que les
Libéraux-démocrates, considérés plus à gauche sur certains points que le «new
Labour» (Nouveau parti travailliste), le Parti travailliste recentré par Tony
Blair autour du principe de la «Third Way» (Troisième voie), avaient décidé de
gouverner avec les Conservateurs à l’issue des dernières élections où ces
derniers n’avaient pas obtenus la majorité absolue.
Cette participation
gouvernementale s’est avérée catastrophique au niveau électoral puisque les
Libéraux-démocrates ont connu de nombreux échecs, beaucoup de leurs électeurs
ne leur ayant pas pardonné ce qu’ils considèrent comme une trahison de leurs
positionnements au centre-gauche mais aussi parce qu’ils estiment que la
politique de rigueur extrême suivie est mauvaise pour le pays, notamment pour
la classe moyenne.
Cependant, Nick Clegg, mis en
cause personnellement comme le principal responsable de la perte d’identité des
Libéraux-démocrates, pourra sans doute s’appuyer sur les bons résultats de l’économie
britannique qui donne actuellement des signes importants de reprise pour
rebondir et remettre en selle son parti.