Merci François Fillon peuvent dire les centristes!
Non seulement celui-ci vient de les aider à conforter leurs futures
retrouvailles mais à retrouver cette vision politique identique dont ils sont à
la recherche depuis 2007 et même avant.
Cela ne concerne pas seulement ceux du Mouvement démocrate
et de l’UDI qui veulent se réunir mais aussi ceux de l’UMP qui, à l’instar de
Jean-Pierre Raffarin ont rué dans les brancards lorsque l’ancien premier
ministre de Nicolas Sarkozy a refusé de choisir entre PS et FN, enterrant au
passage le front républicain face à la formation d’extrême-droite.
«Alerte rouge. Le vote FN est une ligne de fracture pour
l'UMP. C'est notre pacte fondateur qui est en cause», a d’ailleurs twitté l’ancien
premier ministre de Jacques Chirac.
Car si l’UMP continue de tirer à droite jusqu’aux franges de
l’extrême, pas de doute que des défections centristes se multiplieront dans le
parti qui devait être celui de la droite et du centre selon la volonté de
Jacques Chirac en 2002.
C’est donc, à l’opposé de ce qu’a affirmé Jean-Louis Borloo –
qui estimait que François Bayrou et ses amis étaient les derniers centristes
égarés –, aux vrais derniers centristes encore en dehors de la future maison
commune, ceux de l’UMP, de Jean-Pierre Raffarin à Fabienne Keller en passant
par Marc-Philippe Daubresse, que l’on va désormais s’occuper afin d’essayer de
les rallier à la future maison commune du Centre.
D’ailleurs, lors de l’université de l’UDI ce week-end,
Borloo a déclaré, «oui, Jean-Pierre, nous te répondons de chez toi (ndlr: l’université
se déroulait à Poitiers), c'est toi qui a raison» ajoutant au passage que «l'UMP
comme prétention d'incarner la droite et le centre est morte cette semaine».
On verra bien si cette sentence se confirmera dans les
semaines et les mois à venir.
En attendant, c’est la nouvelle structure qui devrait se
mettre en place entre l’UDI et le Mouvement démocrate qui est à l’ordre du
jour.
Si on ne sait pas encore quelle forme elle prendra, on sait
que sa création se fera à l’issue d’une déclaration politique commune qui devrait
avoir lieu avant la fin octobre selon les propos mêmes de François Bayrou qui a
affirmé et réaffirmé dans tous les médias et sans ambages qu’il était
dorénavant dans l’opposition alors qu’au même moment Jean-Louis Borloo
confirmait que la porte était définitivement ouverte au président du Mouvement
démocrate.
Il faudra malgré tout régler nombre de questions dont celle
de faire converger les électorats MoDem et UDI, ce qui n’est pas gagné si l’on
en croit Jérôme Fourquet de l’IFOP qui estime dans Le Figaro que sur bien des
points, les électeurs de l’UDI sont plus proches de ceux de l’UMP que de ceux
du MoDem, notamment sur le plan économique.
En revanche, sur les questions de société et l’Europe, il y
a des visions qui se rejoignent sans pour autant jamais se confondre
totalement.
Enfin, il faudra se demander si l’électorat «jeune» du
Mouvement démocrate, qui représente une part non-négligeable de l’ensemble de
ses électeurs et qui se situe plutôt au centre-gauche, aura des atomes crochus
avec les thèses parfois plus à droite qu’au centre de l’UDI.
A noter que selon Jérôme Fourquet, le potentiel d’une
alliance UDI-Mouvement démocrate se situe, au départ, autour de 12%.
Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC